Numéro 3/2007 - La compétence phonologique

samedi 24 novembre 2007

Ci-dessous ne se trouvent que les résumés des articles.
Tous les articles de ce numéro, qu’ils aient été publiés à l’origine dans la revue papier ou sur le site, sont publiés dans l’espace abonnés du site et donc accessibles à tous ceux ayant un abonnement en cours aux Langues Modernes.


coordonné par Ruth HUART

Éditorial, par Astrid GUILLAUME [Revue]
Clin d’oeil, par Benoît CLIQUET [Revue, et site en accès libre ]
La note du Président de l’APLV, par Sylvestre VANUXEM [ Revue, et site en accès libre ]

Dossier : "La compétence phonologique"

Introduction du dossier, par Ruth HUART [Revue]

"Prise de conscience phonologique en primaire : Tanka Tanka Shunk en grande section de maternelle", par Anne-Marie VOISE

[Revue]
Cet article rend compte d’une expérience pédagogique menée à l’école primaire en tout début d’apprentissage (classe de grande section de maternelle, élèves de 5 ans) qui prend pour objet un des aspects de la prise de conscience phonologique de la langue anglaise, celui du rythme. à ce niveau d’apprentissage, les textes officiels français font de l’éducation de l’oreille et du jeu avec les sonorités de la langue des enjeux essentiels.
nous nous proposons de faire part des principes qui ont conduit à l’élaboration d’une séquence pédagogique ainsi qu’à sa mise en œuvre en classe. L’enseignant fait découvrir la notion de rythme et d’accent de mot aux élèves au moyen de l’étude d’un album pour enfants intitulé tanka tanka skunk. La démarche adoptée privilégie la perception et l’appropriation de la musique de la langue en contexte tout en développant chez les élèves des compétences de compréhension et de production.
Ce compte rendu débouche sur l’analyse tant des processus d’appropriation du rythme de la langue par les élèves que des techniques de guidage du maître qui les sous-tendent.

Mots clés
Rythme et accent de mot - Aspects phonologiques en contexte - phonological awareness - Processus d’appropriation - Techniques de guidage

"La compétence phonologique en anglais au-delà des questions à l’agrégation", par Nicolas BALLIER et Jean-Michel FOURNIER

[Revue]
Une lecture sociologique de l’agrégation et de ses évolutions est possible, notamment dans l’émergence de disciplines "nouvelles", nous dirions minoritaires, à l’agrégation d’anglais, face à la Littérature, comme la civilisation puis la linguistique. Dernière en date, la « phonologie » (en 2000), côtoie dans une épreuve la « linguistique », comme si elle constituait une discipline à part, étrangère au linguiste. Paradoxe amusant pour un domaine qui a longtemps fait figure de « modèle » dans les sciences humaines et dans la linguistique en particulier, la phonologie est un appendice hors linguistique. Autre paradoxe, l’évaluation de la phonologie, prise aussi comme représentante d’un savoir sur la langue orale, se fait à l’écrit du concours. Dernier paradoxe, même appliquée à l’anglais, la phonologie suppose un savoir théorique dont l’intérêt ne se comprend vraiment que si l’on regarde d’autres langues et si l’on prend acte de la capacité à analyser n’importe quelle autre langue avec les mêmes méthodes, par exemple en dressant son inventaire phonologique ou en repérant sa structure syllabique privilégiée. La démarche grammaticale semble moins immédiatement transférable, si l’on prétendait par exemple à partir d’un savoir sur l’anglais chercher des articles en latin ou un auxiliaire de modalité en français. Former les esprits en linguiste(s), c’est préparer à ce type de contrastivité et de repérage des différences et des difficultés probables. De manière flagrante pour des enseignants souvent francophones amenés à enseigner à des élèves souvent majoritairement francophones, le rôle du français n’est pas évoqué dans les réalisations prévisibles des élèves dans les questions posées en phonologie à l’agrégation d’anglais.
Fondé notamment sur nos expériences de préparateurs à l’épreuve de phonologie de l’agrégation d’anglais, cet article se propose de revenir sur les compétences évaluées par ce concours, en signalant les omissions ou les prolongements possibles de cette épreuve. L’article comprendra une présentation analytique des différents domaines de la phonologie puis cherchera à repérer ce que la typologie des questions posées à l’agrégation en retient. La dernière partie soulignera les limites d’une épreuve fondée essentiellement sur le dictionnaire de prononciation et sa minoration des phénomènes liés au discours. Au total, cette contribution reflètera quelques-unes des réflexions qui ont animé les discussions de l’ALOES. Il s’agira de montrer, en phonologue, ce qui nous paraît important dans la présentation de cette partie du système linguistique sans que cela soit actuellement évalué.

"Compétence phonétique en allemand : repères", par Claire ROZIER

[Revue]
Introduction
Il convient, pour maîtriser l’allemand, d’acquérir les règles de sa prononciation pour assurer les bases d’une communication fluide. Il ne suffit pas, en effet, de bien connaître la syntaxe de cette langue, il faut également savoir comment en fonctionnent les systèmes vocalique et consonantique et prendre en compte les faits d’accentuation ainsi que la façon dont l’allemand intègre les mots d’emprunt.
Cette étude est relative aux spécificités de l’allemand et aux différences entre cette langue et le français. Notre souci n’est pas d’en faire une description exhaustive1, mais de fournir des repères permettant de comprendre comment dépasser ces fameuses difficultés liées, pour un francophone, à l’apprentissage de la prononciation et de l’accentuation de l’allemand. Notre perspective sera donc contrastive.

"Phonétique et phonologie en classe de FLE", par Margaret BENTO

[Revue]
Résumé
Une analyse des manuels FLE et des méthodes d’enseignement de la phonétique indique clairement que la norme prise comme référence par les auteurs et les priorités d’apprentissage de cette norme n’ont pas changé avec les années. Nous voyons coexister aujourd’hui la combinaison de deux systèmes phonologiques : le français septentrional pour les voyelles orales (10 ou 11 voyelles répertoriées) et le français méridional pour les voyelles nasales (4 voyelles répertoriées). La question se pose alors de savoir si la norme et la progression d’enseignement choisies par les auteurs de méthodes correspondent aux besoins des apprenants lors de l’apprentissage du français. Dans cet article, je propose une norme pédagogique d’enseignement de la phonétique/phonologie.
Mots clés : enseignement de la phonétique, système phonologique septentrional, système phonologique méridional, norme pédagogique

"L’intégration problématique en didactique de l’anglais au collège", par Yvon ROLLAND

[Revue]
Résumé
L’apprentissage de l’anglais en collège ne peut occulter la dimension phonétique et phonologique. Celle-ci est perturbée par une réalité chaotique. Les causes en sont scientifiques et institutionnelles. De nouveaux fondements théoriques sont nécessaires pour faire aboutir la priorité phonologique. La communication à visée cognitive doit intégrer davantage l’apprenant dans son comportement, son expérience, son acuité émotionnelle.

Mots clés : Phonologie, formalisme, psychologie, cognitivisme, linguistique.

"Interaction de l’intonation et de la syntaxe en russe moderne", par Irina FOUGERON

[Revue]
Une particularité de la langue russe est son accent tonique qui affecte chaque mot. Le mot s’organise autour de la syllabe accentuée : seule la voyelle accentuée est réalisée avec son timbre de phonème. Les voyelles des autres syllabes, en fonction de leur place par rapport à l’accent, subissent ce qu’on appelle « la réduction des voyelles » ― une modification qualitative (modification du timbre) pour /a/, /o/, /e / ou une modification quantitative (raccourcissement) pour /i/ et /u/. Plus la voyelle est éloignée de la syllabe accentuée plus son timbre d’origine est modifié. Ce phénomène de la réduction des voyelles est très important, car d’une part c’est lui qui permet de rythmer le discours, d’autre part c’est dans le cadre de la syllabe accentuée que s’opèrent les plus importantes modulations de l’intonation.
L’intonation, qui fait partie intégrante du mécanisme linguistique, relève, par la nature de ses unités, de la phonétique. De ce point de vue, l’unité de l’intonation est composée de trois paramètres : modifications du mouvement du ton (mouvement mélodique) et modifications de l’intensité qui, toutes les deux se déroulent sur l’axe du temps. Les études montrent qu’en russe ce sont les modifications du mouvement du ton qui sont déterminantes dans la composition de l’unité intonative, l’intensité et le temps pouvant être fonction de la place de l’unité lexicale dans l’unité de communication.
Comme l’accent, l’intonation est un moyen suprasegmental, mais si le domaine du fonctionnement de l’accent tonique est le mot (ou mot phonique : mot accentué avec des clitiques), l’intonation ne concerne que les unités de sens. Par leur sphère d’application, les unités de l’intonation relèvent de la syntaxe.

La variation phonologique chez l’enfant comme le reflet d’une forme de conscience en construction par Jérémi SAUVAGE

[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Résumé :
Nous commencerons, dans cet article, par revenir sur les différentes approches linguistiques s’intéressant aux variations phonologiques observées dans la parole de l’enfant (Jakobson, Rondal, Borel-Maisonny). Nous traiterons notamment de l’approche développementale du système phonologique (« l’ordre d’acquisition des phonèmes »), en insistant sur le fait que les étapes qui se succèdent (vocalisations, babil, verbalisation…) forment un continuum. Puis nous focaliserons notre réflexion sur deux approches théoriques qui semblent complémentaires : l’interactionisme social (Bronckart) et l’évolution des composantes de la conscience phonologique chez l’enfant (Treiman & Zukowsky). Nous essaierons alors de montrer que, de ce double point de vue, il est possible d’envisager un statut particulier de certaines variations phonologiques chez l’enfant : ces variations seraient le reflet (visible) de la construction des représentations phonologiques.

Mots-clés : acquisition ; conscience ; développement ; phonologie ; représentations.

L’objectif de cet article est de proposer une articulation possible de deux cadres théoriques : l’interactionisme social (Bronckart) et le développement des niveaux de conscience phonologique (Treiman & Zukowsky). Nous pointerons, notamment, le fait que la prise en compte de l’émergence de la conscience dans le développement phonologique de l’enfant est susceptible d’apporter de nouveaux axes de recherches pour comprendre l’évolution articulatoire de sa parole. Ainsi, cet éclairage pourrait permettre de considérer l’origine des variations phonologiques caractéristiques de la parole du petit enfant (2-5 ans), non plus simplement pour des raisons articulatoires (Rondal), mais aussi pour des raisons cognitives.

Intégrer la compétence phonologique dans l’enseignement de l’anglais au collège, par Sylvain KUSTYAN

[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Longtemps l’objectif phonologique a été relégué au rang d’objectif secondaire dans nos pratiques de classe et même parfois totalement ignoré. Il apparaît pourtant évident à l’heure
actuelle qu’il constitue un objectif essentiel de l’enseignement des langues. La phonologie se situe réellement au coeur de l’entraînement aux activités langagières de l’oral que sont la compréhension orale, l’interaction orale, et l’expression orale en continu.
Même si nombre de collègues sont maintenant persuadés de l’importance de la phonologie dans l’enseignement de l’anglais, l’intégration de cet objectif est souvent encore problématique et soulève de nombreuses questions.
On se propose donc d’étudier ici comment dans la pratique de classe, il est possible et capital d’intégrer la compétence phonologique afin d’aider l’élève à progresser dans sa maîtrise des activités langagières de l’oral.

Hors-thème

"Être et Avoir dans l’espace dialectal alsacien-lorrain : un chaos organisé", par Marthe PHILIPP et Erich WEIDER

[Revue]
Résumé
Situé au sud-ouest du domaine germanophone, l’espace dialectal alsacien-lorrain est d’un intérêt considérable pour les linguistes germanistes car il présente en quelque sorte une version légèrement plus méridionale de « l’éventail rhénan » (rheinischer Fächer), que l’on pourrait d’ailleurs qualifier d’« éventail alsacien-lorrain » puisqu’il en est virtuellement le point d’origine. En effet, ce territoire historique, somme toute restreint, est sans doute le plus varié dialectalement, du fait qu’il est à la fois « luxembourgeois » et « suisse » aux extrêmes, c.-à-d. francique mosellan et haut alémanique, « mitteldeutsch » et « oberdeutsch », sans oublier l’angle du nord-est francique rhénan du sud avec sa diphtongaison « bavaroise » (« neuhochdeutsch »), unique dans notre aire. Les verbes fondamentaux ÊTRE et AVOIR (SEIN et HABEN) étant au cœur du système, ceux-ci se prêtent particulièrement bien à une étude approfondie des sources de la langue allemande.

Mots clés : Être, avoir, Alsace-Lorraine, dialectes allemands, conjugaisons, systémique.

Comptes-rendus de lecture

Grammaire expliquée de l’anglais, de Jean-Pierre Gabilan, par Cécile M.COSCULLUELA


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