En direct de la présidence - 1/2006 des Langues Modernes

mardi 1er août 2006

Note

Par Sylvestre Vanuxem, Président de l’APLV

Vous tenez entre les mains le premier numéro de la centième année de publication des Langues Modernes. Après avoir fêté le centième anniversaire de l’APLV en 2003, nous allons fêter en 2006 le centenaire de sa revue. Les fondateurs de l’association ont très vite compris qu’une revue était essentielle à son développement et son fonctionnement. Mais une revue centenaire n’est pas une revue dépassée et j’en veux pour preuve le thème choisi pour le présent numéro qui est en plein dans l’actualité des langues : Le Plurilinguisme.

Les journées d’études APLV consacrées aux premières années de la carrière d’enseignant de langues ont eu lieu les 28 et 29 janvier derniers au centre IUFM d’Angers et celles-ci serviront de préparation au numéro 3/2006 des Langues Modernes. Je tiens tout d’abord à remercier Pascal Lenoir, enseignant à l’IUFM d’Angers et membre du comité de lecture des Langues Modernes, Astrid Guillaume, Rédactrice en chef, et la direction de l’IUFM d’Angers pour l’organisation des ces journées riches en enseignements pour tous les participants.
Il est souvent difficile de trouver des thèmes de réflexion qui puissent rendre compte de la diversité des expériences des membres de l’APLV car notre association multilingue regroupe des enseignants du primaire à l’université en passant par le secondaire et à des stades différents de leur carrière. Le thème choisi pour ces journées était cette fois totalement transversal et fédérateur, c’est pourquoi les intervenants, par leurs contributions orales ou écrites, avaient été choisis pour refléter cette diversité.
Peu d’enseignants peuvent dire que les premières années de leur carrière furent les meilleures qu’ils aient connues, et ce pour des raisons diverses liées aux époques et aux évolutions de la formation, mais presque tous ceux qui ont plusieurs, voire de nombreuses années d’expérience, s’en souviennent comme d’une période enrichissante malgré tout et une sorte de passage obligé. Toutes les matières sont difficiles à enseigner mais les langues ont cette particularité qu’elles laissent peu de droit à l’erreur puisque leur enseignement repose entièrement sur l’interaction entre le professeur et l’apprenant, un mauvais choix de document pouvant faire tourner une séance à la catastrophe irrémédiable. Cependant, presque tous les enseignants de langues déclarent volontiers ne pas regretter leur choix de métier en dépit des tâtonnements ou les conditions très difficiles des débuts. Ce message a été transmis lors de ces journées et sera sans doute rappelé dans les articles du numéro 3/2006. Il apparaît que seule une association de spécialistes comme l’APLV peut créer les conditions nécessaires pour qu’un tel message soit transmis. Seule une association permet à des enseignants de langues différentes et d’âges différents de se rencontrer hors du cadre de l’établissement où le jeune enseignant est quotidiennement confronté aux problèmes pédagogiques, matériels ou de discipline, sans les difficultés de communication qui peuvent être liées à la nécessaire transmission des savoir-faire du formateur au stagiaire et, enfin, sans hiérarchie.
C’est avec émotion que nous avons entendu de jeunes collègues désemparés nous relater leurs pénibles expériences en collège difficile. Les « recettes » n’existent pas vraiment ou, si c’est le cas, elles sont difficilement transmissibles dans le cadre de la formation qui ne peut prévoir tous les cas de figure rencontrés dans la réalité. L’écoute, l’échange avec d’autres collègues, la confrontation des expériences, les messages positifs, l’idée que les pratiques de classes peuvent être appliquées avec plus de souplesse selon les circonstances, sans nuire à la qualité de l’enseignement, sont nécessaires et font souvent défaut aux jeunes professeurs dans les toutes premières années de leur carrière.
Nous espérons que ces journées et le numéro des Langues Modernes consacré à ce thème auront permis et permettront de rompre ce sentiment d’isolement tout en confortant les enseignants chevronnés dans leur choix de carrière.

Bonne lecture.