La note de la présidente 4/2020, par Françoise Du

vendredi 5 mars 2021

Nous vivons depuis mars 2020 une période bouleversante ; nous luttons contre un ennemi invisible, redoutable, meurtrier. C’est une épreuve inédite qui a nécessité une réaction rapide des pouvoirs publics et qui a donné lieu à des prises de position dans tous les domaines pour tous les acteurs de la société. Cette période, avec toutes les contraintes qu’elle implique, avec la remise en question de nos habitudes de vie, restera dans nos mémoires.
Au niveau de l’enseignement des langues dans le secondaire et le supérieur, les réactions ont été immédiates et la mise en place de cours en distanciel s’est imposée. Les outils numériques ont joué un rôle essentiel dans le maintien du lien pédagogique avec la majorité des élèves. Ils ont permis aux professeurs de reprendre ou de poursuivre les apprentissages dans la majorité des cas. Les élèves utilisent souvent des manuels, ce qui leur a permis de travailler chez eux. Par contre, il est difficile de mesurer l’impact de la fracture numérique, tant chez les élèves que chez les enseignants. Des prêts de matériel et des ressources en ligne ont permis de pallier les manques dans les foyers les plus défavorisés mais certains n’ont pas eu accès à ces aides.
Les professeurs ont dû changer leur manière d’appréhender les apprentissages en allégeant les contenus ou / et la durée des séquences ou en trouvant d’autres biais tels que la médiation pour « faire cours », faciliter les tâches et aider les élèves à devenir plus autonomes.
Le manque de contact direct est un des aspects négatifs notoires souvent mentionné par les élèves et étudiants pendant le confinement. L’image de l’enseignant devant l’écran partagé en « Zoom » ou autre logiciel ne suffit pas à remplacer sa présence physique et ne satisfait pas le besoin de communiquer et d’échanger lors du travail en classe, des interactions de groupe ou des débats. La dynamique de groupe est indispensable pour activer la réussite de toute pédagogie.
Les angoisses naissent aussi en raison du manque de visibilité, de l’incertitude de l’avenir pour certains ou du manque de contacts humains, d’autant plus pour les adolescents qui ont besoin de cette vie sociale et du groupe classe pour se construire. Nous avons pu noter des préoccupations similaires chez les étudiants dans les formations de l’enseignement supérieur.
À l’inverse, la période de confinement a favorisé la mise en place de groupes de travail par des enseignants innovants qui ont créé de nouvelles manières de travailler par le biais d’initiatives en ligne et du travail collaboratif. Par exemple, le recours aux jeux de société, qui peuvent contribuer à la réflexion et à l’apprentissage du lexique, a été mobilisé.
Essayons alors de porter un regard positif sur l’avenir : cette pandémie aura peut-être été l’occasion de mettre en place de nouvelles manières de travailler pour mieux enseigner et faire apprendre les langues dans une perspective internationale. Souhaitons par ailleurs le retour de la mobilité étudiante dans un monde sans contrainte et libéré de cette pandémie que nous aurons vaincue.
Chers professeurs, vous êtes irremplaçables.
Ce numéro des Langues Modernes coordonné par Sandrine Chapon est consacré aux séries télévisées en classe de langues. Je vous en souhaite une bonne lecture.

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