Compte rendu de l’entrevue de l’APLV à la DGESCO sur les programmes de 2e et de 1re le 19 novembre

dimanche 25 novembre 2018

Après la remise au Ministre de l’Éducation Nationale du rapport du Conseil Supérieur des Programmes sur les classes de 2e et de 1re des lycées généraux et technologiques, la DGESCO a entamé une série de consultations. C’est à ce titre que l’APLV et l’ADEAF (Association pour le Développement de l’Enseignement de l’Allemand en France) ont été reçues conjointement au ministère le lundi 19 novembre par deux responsables de la DGESCO et deux Inspecteurs Généraux (allemand et anglais). L’APLV était représentée par sa présidente, Françoise Du, et le secrétaire général, Jean-Luc Breton.

Il est clair pour nos interlocuteurs que le ministère ne modifiera pas l’architecture de la réforme du lycée et du baccalauréat. L’enseignement de spécialité sera donc, comme l’annonçait le rapport du CSP, limité à une seule langue, sans possibilité de partage de l’horaire hebdomadaire (de 4 heures en 1re) avec une deuxième langue ou une DNL. Cet enseignement de spécialité sera évalué en fin de 1re ou en milieu de terminale, et les langues seront absentes du futur grand oral.

Nos interventions ont porté sur les domaines encore amendables. Nos demandes et celles de l’ADEAF concernaient en particulier trois points :

1. Les projets de programme du CSP semblent à l’APLV peu susceptibles d’attirer les élèves peu littéraires vers la spécialité « Langues, littératures et cultures étrangères ». La réponse de l’Inspection Générale est que les documents d’accompagnement seront plus explicites que les programmes sur les dimensions scientifique, économique et sociologique de la culture. Cette solution ne peut cependant nous satisfaire, puisque ces documents d’accompagnement risquent d’être peu lus dans le contexte d’une réforme complexe. Un affichage clair de l’intérêt qu’il y a pour tous les élèves, y compris les moins littéraires, à approfondir leur connaissance d’une de leurs langues et de sa ou ses culture(s) aurait été bienvenu, dans un contexte d’inévitable compétition entre disciplines.

2. En tronc commun, de trop nombreux objets d’étude présentés dans le projet de programme du CSP se prêtent difficilement à une problématisation. L’APLV a rappelé ses craintes que, si les objets d’étude retenus n’encouragent pas à la problématisation, les auteurs de manuel et les éditeurs s’orientent vers des questions de cours, modelant par contrecoup les pratiques des professeurs, favorisant la multiplication de topos clés en main sur Internet, et donc renforçant la tendance de certains élèves à bachoter plutôt que de proposer des parcours personnels construits et justifiés. Là encore, nous avons été renvoyés aux futurs documents d’accompagnement, ce qui ne saurait nous satisfaire.

3. L’injonction de proposer entre 12 et 18 séquences annuelles en classe de 2e, qui peut être assimilée à un encouragement à une forme de « zapping » pédagogique, ne devrait pas être retenue dans les programmes définitifs, où on parlera de 1 à 3 séquences sur chacun des 6 axes choisis, donc entre 6 et 18 séquences annuelles. Cette solution sauvegarde la liberté pédagogique des professeurs, à laquelle l’ADEAF et l’APLV sont très attachées.

Au-delà de ces trois points fondamentaux, la DGESCO et l’Inspection Générale ont convenu d’harmoniser la terminologie entre les différentes langues, ainsi que les exigences en matière de lecture d’œuvres.

L’APLV a profité de cette audience pour soulever à nouveau la question des certifications en langue, confiées à des organismes privés, à but lucratif. Il nous a été répondu qu’il n’était pas possible de revenir sur une décision annoncée par le Premier Ministre, et que, par une instruction aux recteurs du 11 octobre dernier, le Ministre de l’Éducation Nationale avait arrêté que les certifications en anglais auraient lieu l’année de terminale, alors qu’elles seront maintenues en 2e pour l’allemand et l’espagnol.