Compte rendu de l’audience de l’APLV avec la DGESCO le 7 juin

jeudi 10 juin 2021

Françoise Du, présidente de l’APLV, a été reçue le 7 juin en audience par Madame Rachel Pradeilles-Duval, cheffe du service de l’instruction publique et de l’action pédagogique à la DGESCO, pour faire le point sur la place des langues vivantes et régionales dans la réforme Blanquer.

Madame Pradeilles-Duval reconnait qu’il est nécessaire de faire des ajustements au niveau de l’organisation des programmes et des spécialités dans la mise en place de cette réforme.

Les programmes :
- Les programmes de tronc commun et la multiplication des évaluations dans les épreuves communes en cours de formation alourdissent Ia charge de travail des professeurs au détriment des heures de cours. Les EC en classe de première ont lieu trop tôt et les professeurs ont manqué d’informations précises. En conséquence, les élèves n’ont pas toujours le temps de se préparer correctement à l’évaluation. Cette situation concerne surtout la compréhension de l’oral, épreuve moins familière et plus technique, avec restitution en français : il aurait été judicieux de passer cette épreuve en fin d’année de première.
- Les programmes de spécialité n’attirent pas assez les élèves et beaucoup abandonnent la spécialité en fin de 1re. Il serait souhaitable d’autoriser le choix de 2 spécialités en LLCER seule ou avec 2 langues. L’APLV privilégie cette seconde solution, de spécialités bi-langues.

Les spécialités devraient être ouvertes à une pluralité de thèmes, y compris socio-économiques et scientifiques, ce qui, pour l’anglais, signifie la fusion des deux spécialités, LLCE et Anglais Monde Contemporain, en une seule.

Le statut de la 3e langue (LVC) n’est pas séduisant car elle n’est prise en compte au baccalauréat que dans la note du livret scolaire.
Cette situation entraine un manque d’appétence pour les langues étrangères autres que l’anglais et l’espagnol. Il en résulte que ces langues sont de moins en moins enseignées au lycée. La solution de l’utilisation du CNED semble compliquée à mettre en place dans les établissements scolaires.

La loi sur l’école de la confiance encourage les initiatives locales pour créer des établissements à vocation européenne ou internationale, mais cela concerne un très petit nombre de structures. L’APLV regrette que l’annonce en 2018 de développer l’enseignement de l’arabe, du chinois et du russe n’ait pas été suivie d’effet.

L’APLV suggère également un renforcement de l’apprentissage des langues vivantes dès le collège en augmentant l’horaire de LV2 et en allégeant les effectifs à ce niveau pour consolider les acquis linguistiques. Il faut aussi favoriser les dispositifs plurilingues et faire prendre conscience aux élèves de l’importance de maitriser au moins 2 langues vivantes.

Autre question soulevée lors de cet entretien : la place des langues dans la réforme. Les langues ne sont pas la priorité de cette réforme, malgré la richesse apparente de l’offre. Certains choix demeurent impossibles en raison du manque de clarté ou de l’impossibilité de combiner certaines options ou spécialités.

L’APLV déplore le choix de ne proposer un enseignement que de deux heures de cours de langue en tronc commun en classe de terminale. Au vu de l’augmentation des effectifs, ces deux heures ne suffisent pas.

Au niveau des séries technologiques et de l’ETLV, on constate que le système ne fonctionne pas aussi bien qu’il le faudrait. Un fonctionnement plus souple, avec des professeurs de DNL dont la compétence en langues est avérée et reconnue par l’institution, et des effectifs allégés permettraient de diversifier les activités et de les rendre plus accessibles aux élèves.