Les protestations contre les mesures sanitaires lors de la dernière pandémie ne l’ont-elles pas à nouveau montré ? L’Allemagne et la France forment certes le centre politique de l’Union européenne, mais sur le plan culturel les deux semblent parfois être deux continents étrangers. Les confinements, l’obligation de port de masque et les campagnes de vaccination ont provoqué des cultures de protestation et réveillé des sensibilités différentes : en France, les besoins existentiels étaient l’un des moteurs de la mobilisation, alors qu’en Allemagne, c’étaient les motifs spirituels qui étaient mis en avant. Certes, des deux côtés du Rhin, les protestataires exigeaient le respect de leurs droits démocratiques fondamentaux. Mais les protestations ne trahissent-elles pas des différences significatives dans la conception de l’État et de la liberté des deux sociétés, mettant en lumière des traditions et des expériences historiques différentes ? Ou avons-nous (également) affaire à des cultures de perception divergentes, qui mènent de manière structurelle à négliger en France les motifs spirituels des protestataires et en Allemagne les inégalités sociales ? C’est à ces questions que cette table ronde franco-allemande tentera de répondre.