Issu des pièces conclusives de La Passion selon Saint Marc, une passion après Auschwitz, le cycle Espenbaum, composé dans sa version définitive pour chant et piano, est ici porté pour la première fois par une voix masculine. Dans un langage polytonal, héritier de motifs empruntés à la liturgie juive ashkénaze, la mélodie yiddish Oyfn pripetshik..., le cycle se décline entre mélodies accompagnées au piano et monodies a capella, faisant dialoguer la voix du chantre de la synagogue et un clavier « pas si bien tempéré », pour mieux faire « pleurer le son ».
La thématique et l’enjeu de l’œuvre de Celan s’y trouvent pleinement interrogés et réaffirmés.
C’est un cycle intense, profond, spirituel et original, qui interroge également le statut de la poésie, de la création et de la langue allemande après la Shoah et la modernité par conséquent.
♪ Michaël Levinas (* 1949)
Espenbaum, 8 Lieder sur des poèmes de Paul Celan (inédit)
♪ Gustav Mahler (1860-1911)
"Die Zwei blauen Augen", Lieder eines fahrenden Gesellen n°4 (1885)
♪ Maurice Ravel (1875-1937)
"Kaddish", Deux mélodies hébraïques (1914)