Extraits
"Cette initiative de Xavier Darcos, lancée en janvier, vise à intensifier la pratique de la langue et devrait être renouvelée pendant les vacances de Pâques. Alors que de nombreuses entreprises privées proposent stages de soutien ou séjour à l’étranger, tous les lycéens de France peuvent désormais, pendant les vacances scolaires, bénéficier de ces stages d’anglais gratuits."
"Mais les enseignants ne se sont pas bousculés pour assurer ces stages et les débuts sont timides. Le recteur de l’académie de Nantes, où 350 élèves sont volontaires dans une douzaine de lycées sur les deux semaines de vacances, constate que seuls cinq enseignants ont répondu à l’appel. Rejoints par une quinzaine d’assistants de langues et deux vacataires anglophones.
"Les consignes sont arrivées un peu tard pour des enseignants qui avaient pour beaucoup déjà planifié leurs vacances, explique le recteur Gérald Chaix. Tout comme les étudiants étrangers qui en profitent souvent pour sillonner la France… » (...) "Manifestement, dans le contexte actuel, des consignes syndicales ont été données pour boycotter ces stages d’anglais », glisse le proviseur d’un lycée parisien."
"De son côté, Sylvestre Vanuxhem, président de l’association des professeurs de langues vivantes, estime que "si rien ne remplace un séjour à l’étranger, des stages de pratique ne peuvent pas faire de mal !". Tout en réclamant plus de moyens pédagogiques, il met en garde : "On fixe des objectifs inatteignables en voulant rendre les élèves bilingues !" Et il suggère de repenser le dispositif français d’apprentissage des langues, avec davantage d’oral. D’ores et déjà, l’apprentissage de plus en plus précoce des langues en primaire pourrait changer la donne."
Lire l’article sur lefigaro.fr.
Comme c’est toujours le cas dans les interviews de journalistes, l’auteure de l’article, Aude Sérès, n’a retenu que quelques phrases d’une conversation qui a duré 15 minutes. Sylvestre Vanuxem précise, pour les lecteurs de APLV-LanguesModernes.org :
« Des débuts difficiles pour des stages d’anglais au lycée... » Est-ce vraiment une surprise pour une opération annoncée avec les habituelles précipitation et absence de concertation ministérielles ?
Alors qu’on annonce pour la rentrée 2009 des suppressions de postes en lycée qui mèneront inévitablement à des regroupements encore plus larges en classe de langue, peut-on croire que des stages ficelés à la hâte avec des intervenants pas toujours formés qui, à défaut de faire du bien, ne feront certes pas de mal, pourront améliorer les choses ? Visiblement, nos collègues n’en sont pas suffisamment convaincus et ont en majorité préféré (de leur libre arbitre)ne pas y participer.
Des petits effectifs et un travail concerté avec des intervenants natifs toute l’année ne seraient-ils pas plus profitables que des ersatzs de séjours linguistiques qui distinguent une fois de plus ceux qui ne peuvent pas partir des autres ?
Sylvestre Vanuxem, Président de l’APLV