Formation des enseignants : modification de la date d’exigibilité des certificats de langue (CLES2) et informatique et internet (C2i2e)

jeudi 14 juin 2012

Le Ministère de l’Éducation Nationale a annoncé le 13 juin sur son site la modification de la date d’exigibilité des certificats de langue (CLES2) et « informatique et Internet » (C2i2e).
Les lauréats des concours externes devront en justifier la possession à la date de leur titularisation et non plus à la date de la stagiairisation comme auparavant.

En ce qui concerne le C2i2E  : on peut effectivement se féliciter de cette mesure, car la totale improvisation dans laquelle s’est faite la mastérisation de la formation initiale des enseignants a eu pour effet une très grande inégalité sur le territoire : d’une maquette de master à l’autre, la durée voire l’existence même des stages de terrain sont très variables, or c’est notamment à l’aune de ces expériences de terrain que les étudiants pouvaient valider leur certification informatique en situation d’enseignement. Le fait qu’ils puissent mettre à profit leur expérience en tant que stagiaires rétablit le principe d’égalité qui avait été mis à mal par la réforme dite de mastérisation.

La mesure concernant les certifications en langue confirme les analyses publiées par l’APLV : les nombreux cas de dispense de CLES2 que le Ministère de l’Éducation Nationale avait envisagées avaient très fortement invalidé la portée de cette exigence de certification en langue pour les enseignants non linguistes, et notamment les professeurs des écoles. C’était aussi la reconnaissance de la part du MEN d’alors qu’il ne s’était pas donné les moyens de cette ambition d’amener au niveau B2 du CECRL les enseignants non linguistes.
Nous avions souligné le fait que les universités se voyaient confier une mission de certification qu’elles auraient toutes les peines du monde à remplir, en l’état actuel de leurs moyens. Nous avions également dit qu’on ne saurait en rester là : si les enseignants doivent être capables d’enseigner une DNL dans le secondaire, et si les professeurs des écoles doivent pouvoir enseigner une langue vivante en primaire, le Ministère de l’Éducation Nationale doit se donner les moyens de les former efficacement [1]. Il ne suffit évidemment pas de brandir une exigence de certification.
Manifestement, le Ministère de l’Éducation Nationale prend acte de cette nécessité. Il lui reste à prendre les mesures nécessaires en termes de moyens à intégrer à la formation initiale. Nous serons vigilants sur ce dossier.

Voir le numéro 3/2011 des Langues Modernes « La formation des enseignants du premier degré » et le numéro 2/2012 à paraître fin juin dont le dossier portera sur la formation des enseignants de langue du secondaire.

Pour le bureau de l’APLV,
Pascal Lenoir