L’ordinaire, c’est ce qui est commun, habituel, tellement banal que l’on a du mal à en faire un thème de recherche ; de l’ordre de l’évidence que l’on n’interroge plus ; du geste si intégré que la mise en mot pour l’expliciter devient une vraie difficulté. L’ordinaire, c’est ce qui ne varie pas ou guère, tout comme la nourriture servie à la troupe, et ne semble pas faire problème. De ce fait, il s’enseigne peu – ou pas... —, se transmet difficilement et se travaille trop rarement. C’est plutôt sur l’extra-ordinaire que se focalise l’attention, sur les projets exaltants et les mises en situation singulières et fascinantes qui stimulent et mobilisent mais risquent de décourager par leur complexité. C’est ainsi que la démarche d’auto-socio-construction des savoirs (DASC), concept central dans les recherches et les pratiques du GFEN, peut constituer à la fois ce qui provoque rupture, accélération dans la prise de conscience et donc, ce qui séduit et aide à franchir le pas vers une autre conception du savoir et du métier, mais aussi ce qui paralyse tant l’élaboration de cet objet semble exigeante et chronophage.
Et pourtant... L’auto-socio-construction des savoirs n’est-elle pas au centre de la conception de toute mise en situation, qu’elle relève de « l’ordinaire » ou de « l’extra-ordinaire » ?
Ecole du Centre
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