Aix-Marseille Université vous accueille pour le 27e RAssemblement NAtional des Centres de Langues de l’Enseignement Supérieur (RANACLES).
Le Congrès RANACLES est un rendez-vous annuel et un temps fort de l’association RANACLES. Il a lieu la dernière semaine de novembre et est organisé par l’un des centres de (ressources en) langues de l’association, en collaboration avec RANACLES. RANACLES a été créé au début des années 1990. Une soixantaine de structures adhérentes, telles que des universités, des UFR ou Départements, des IUT, de Grandes Écoles, etc. compose ce réseau français, toutes étant également membres de droit de l’association européenne des centres de langues, CercleS.
Le Congrès RANACLES se penche chaque année sur une thématique différente des pratiques et recherches dans les centres de (ressources en) langues. L’édition 2019 sera l’occasion d’approfondir la thématique des « Interactions et apprentissages dans les centres de (ressources en) langues ».
Les centres de (ressources en) langues ont été dès leur naissance des lieux d’interactions multiples au service des apprentissages. Une réflexion sur les différentes formes d’interaction n’a cessé de se développer dans deux directions : d’une part la formalisation et la théorisation de pratiques d’interaction visant entre autres à leur diffusion, d’autre part l’étude de la relation entre ces interactions et le développement de compétences langagières, interculturelles, numériques et d’apprentissage. L’apparition de technologies en évolution continuelle a également participé à amener ces questionnements dans des directions toujours nouvelles, interrogeant les formes d’interaction dans différents environnements, les effets et les potentialités pour le développement des différentes compétences ainsi que les méthodologies pour étudier ces situations. Ce nouveau congrès se propose d’interroger la notion d’interaction aux différents niveaux – micro, méso, macro – intervenant dans les dispositifs ou méga-dispositifs des centres de (ressources en) langues.
Les communications proposées devront s’intéresser à l’un des axes suivants :
– Axe 1 : Interactions et autonomisation
– Axe 2 : Interactions pour des apprentissages non-formels et informels
– Axe 3 : Télécollaborations en centre de (ressources en) langues
– Axe 4 : Les centres de (ressources en) langues en interaction avec les politiques linguistiques éducatives
Axe 1. Interactions et autonomisation
Dès sa première définition par Henri Holec (1979), l’autonomie de l’apprenant en langues a été liée à un processus d’autonomisation pour rendre les apprenants (plus) capables de prendre en charge leur apprentissage. Ces interactions ont pris différentes formes : les entretiens-conseils théorisés, notamment, par les travaux du CRAPEL (par exemple Gremmo, 1995 ; Ciekanski, 2006) ; des ateliers de groupes de partage de pratiques, de ressources et de stratégies (par exemple Rivens Mompean & Eisenbeis, 2009) ; les interactions en classe de langue autour d’activités collaboratives et/ou créatives (Little et al., 2017) ; les interactions dans des espaces numériques, notamment du Web 2.0 (Cappellini et al., 2017). De plus, une des facettes de l’autonomie qui pourront être questionnées est celle relative à l’exploitation de corpus (Boulton & Tyne, 2014), notamment pour le développement de compétences sur les types de discours liés aux interactions en milieu académique et/ou homoglotte (Ravazzolo et al. 2015). Une attention particulière sera donnée aux études s’intéressant à l’émergence de communautés de pratiques parmi les apprenants, communautés soutenant les processus d’autonomisation, en présentiel, en ligne ou hybrides.
Dans cet axe, les questions suivantes pourront par exemple être abordées :
– Quelles formes d’interaction ont un potentiel pour l’autonomisation des apprenants ? Comment ce potentiel peut être/est actualisé ?
– Quelle est la place de ces interactions dans des dispositifs pédagogiques plus larges ?
– Quelles interactions pour l’accompagnement dans la prise en main de ressources et outils, notamment numériques ?
Axe 2. Interactions pour des apprentissages non-formels et informels
Contrairement à d’autres espaces comme la classe de langue, les centres de (ressources en) langues sont souvent des lieux d’apprentissage non-formels et informels, tels qu’ils sont définis par la Commission Européenne (2012). Ces interactions prennent plusieurs formes : les ateliers de conversation, les cafés langues, cinéclubs, les tandems en présence et à distance, les dispositifs de parrainage et buddy programs. Dans le cas des langues enseignées en milieu homoglotte, cela peut prendre la forme de scénarisations et pédagogisations des interactions avec le milieu extra-universitaire, tel le milieu associatif. Ces interactions mettent souvent en communication des étudiants qui viennent d’horizons culturels différents, générant ainsi un contact interculturel qui, s’il fait l’objet d’une réflexion en termes d’ingénierie de formation (Barbot, 2009), peut être conducteur de développement de compétences interculturelles (Dervin, 2017).
Dans cet axe, les questions suivantes pourront par exemple être abordées :
– Quelles sont les caractéristiques de ces interactions en termes de positionnements discursifs, de négociations sur les places et les rapports de pouvoir, de mise en scène d’identités multiples ?
– Quels apprentissages langagiers peuvent avoir lieu dans ces interactions, aussi bien en termes traditionnels de contenus lexicaux et grammaticaux qu’en termes de compétence discursive (Beacco, 2007) et de compétence interactionnelle (Hall et al., 2011), éventuellement en lien avec les dimensions interculturelles (Liddicoat & Dervin, 2013) ?
– Dans quelles conditions ces interactions peuvent-elles guider les apprenants dans le développement de leurs compétences interculturelles, que ce soit en termes d’acquisition de nouveaux savoirs, de décentration, de développement de stratégies de découverte ?
– Quelles formalisations des apprentissages sont possibles et par quels moyens (portfolios et e-portfolios, certifications…) ? Lesquelles sont souhaitables ?
Axe 3. Télécollaborations en centre de (ressources en) langues
Les centres de langue ont toujours été un des lieux privilégiés pour la mise en place de dispositifs de télécollaboration (O’Dowd & Lewis, 2016), à partir des premiers dispositifs de etandem (Little & Brammerts, 1996). Ces dispositifs ont été façonnés selon différents modèles (O’Dowd, 2007, 2018 ; Mangenot, 2013), tels le e- ou télétandem (Telles, 2009), le français en (première) ligne (Mangenot & Zourou, 2008), Soliya (Genet, 2010). La télécollaboration a également pris la forme d’une interaction entre apprenants et internautes, ce qui a été défini en termes de télécollaboration 2.0 (Guth & Helm, 2010) ou d’apprentissage informel des langues en ligne (Sockett, 2014).
Dans cet axe, les questions suivantes pourront par exemple être abordées :
– Quelles intégrations de différents modèles de télécollaboration sont possibles dans les centres de (ressources en) langues ? Sous quelles conditions ? Avec quelle articulation avec d’autres éléments des centres tels l’accompagnement dans ses différentes formes ?
– Comment se réalise l’interaction à travers la manipulation d’artefacts techniques et dans quelles conditions cette médiatisation (Barbot & Lancien, 2003) peut-elle entraver ou, au contraire, faire se développer des compétences de littératie numérique (Lacelle et al., 2018) ?
– Quels effets en termes d’apprentissage peut-on observer au cours et à la suite des interactions de télécollaboration ?
Axe 4. Les centres de (ressources en) langues en interaction avec les politiques linguistiques éducatives
Comme toute composante de l’enseignement supérieur, les centres de (ressources en) langues ne sont pas isolés et leur action s’insère dans une vision plus globale des politiques linguistiques éducatives. Ils entrent ainsi en interaction avec des orientations et des objectifs qui les dépassent et dans ce cadre avec différents agents, au niveau local de l’université, comme aux niveaux territorial et international. Dès lors, ces interactions aux niveaux micro (universités) méso (états) et macro (institutions supranationales) méritent d’être étudiées. Dans cet axe, les questions suivantes pourront par exemple être abordées :
– Dans quelle mesure les centres de (ressources en) langues sont des instruments des politiques linguistiques éducatives nationales et européennes ? Comment ce rôle peut faire l’objet d’un regard critique à l’aune des projets sociétaux nationaux et européens ? Quel est l’impact des centres de (ressources en) langues sur les idéologies linguistiques et les pratiques linguistiques ?
– Quelle est la place des centres de (ressources en) langues dans la conception et la mise en œuvre des politiques linguistiques d’établissement ? Quel est le rôle des centres de (ressources en) langues dans les politiques d’internationalisation de l’enseignement supérieur ? Dans quelle mesure les centres de (ressources en) langues contribuent à transformer ces politiques ? Comment mesurer l’agentivité des centres de (ressources en) langues en tant qu’acteurs de ces politiques ?
– Quelles interactions entre les centres de (ressources en) langues et le CECRL ? Par exemple, quel est le rôle des centres de (ressources en) langues dans l’harmonisation des tests et certifications en langues ou encore dans la pratique de certaines approches didactiques ?
– Quelles configurations organisationnelles émergent dans les interactions avec les départements /UFR des universités et dans le processus managérial, dans le cadrage budgétaire et administratif ? Quelles solutions en termes de gestion et d’organisation peuvent être transférées / adaptées ?
– Quelles interactions émergent entre différents centres de langues sous l’impulsion des appels à projets, pour des projets de télécollaboration, pour le développement d’outils open source… ?
Les modalités de dépot de proposition de communication sont détaillées dans l’onglet "Déposer une proposition (orale/poster)".
Calendrier
– Appel à communications : mi-février 2019
– Date finale de soumission des propositions : 23 juin 2019
– Annonce d’acceptation des propositions : fin juillet 2019
– Inscription privilégiée (‘early bird’) : jusqu’au 30 septembre 2019
– Fin de la période d’inscription : 1er novembre 2019
– Colloque : 21-23 novembre 2019