L’ouvrage de Gilbert Merlio Sisyphe et le Surhomme : Sur les traces de Nietzsche chez Camus (R&N Éditions, 2022) s’attache à reconstituer le dialogue philosophique que Camus n’a cessé d’entretenir avec Nietzsche tout au long de l’élaboration de son œuvre. Il part du même diagnostic, celui du nihilisme, c’est-à-dire de la perte du sens qui affecte la modernité (mort de Dieu, crise du progrès). Comment surmonter la crise moderne ? Les deux philosophes ne peuvent plus parier que sur l’homme. Mais est-ce que le « surhumanisme » de Nietzsche est encore un humanisme ? De son côté, l’humanisme de l’ « homme révolté » est-il encore un humanisme chrétien ? Ou bien, si Camus est bien nietzschéen, est-il un nietzschéen de droite ou de gauche ? Que peuvent encore nous apprendre ces deux pensées, à la fois proches et lointaines ?