La Conférence des Associations de Professeurs Spécialistes a été reçue le mercredi 8 février au ministère de l’Education Nationale par deux conseillers du ministre, Julie Benetti et Thomas Leroux. L’APLV était représentée au sein de la délégation par Jean-Luc Breton, secrétaire général.
Les membres de la délégation sont revenus sur les préoccupations des professeurs par rapport au calendrier du baccalauréat. Ils ont fait état des inquiétudes et des angoisses de la plupart des acteurs du système éducatif : professeurs, parents, chefs d’établissement, inspecteurs. Différentes associations d’enseignants du supérieur se sont également associées à notre critique du nouveau lycée, placé sous le signe du stress et de la course à la performance. Le lycée est aujourd’hui vécu par ses acteurs comme une classe préparatoire avant l’heure, avec des manières de travailler jamais apaisées. Le travail de fond, lent et régulier, en vue de l’acquisition des connaissances et des méthodes, se fait de manière de plus en plus aléatoire. Il en résulte donc une perte du sens des apprentissages, qui nuit au niveau général des élèves et à leur préparation à l’enseignement supérieur. Et ce sont les élèves en difficulté, qui auraient besoin de plus de temps, d’évaluations formatives et d’explications personnalisées, qui en pâtissent le plus.
Madame Benetti et Monsieur Leroux ont opposé aux représentations et au ressenti des enseignants, dont la délégation de la Conférence s’est fait l’écho, les informations factuelles en leur possession. Selon eux, puisque le calendrier prévu par la réforme Blanquer n’a jamais été appliqué à cause de la pandémie de coronavirus, il convient d’attendre le déroulement de la session 2023 pour porter un jugement sur lui. Par ailleurs, ils s’appuient sur le fait que les associations de lycéens se sont prononcées en faveur du maintien du calendrier prévu dans la réforme pour émettre des doutes sur l’unanimité des craintes et des critiques.
Les conseillers du ministre ont du mal à entendre les arguments concernant le stress des enseignants et la perte de sens provoquée par la réforme du lycée. Leurs échanges avec les acteurs de terrain que nous sommes s’apparentent donc à un dialogue de sourds.