Le clic de l’APLV sur « Pourquoi enseigner et apprendre l’occitan en Autriche ? » - compte rendu

vendredi 2 juin 2023
 BRETON Jean-Luc

Le clic donné le jeudi 1 juin par Alexander Sigmund ne pouvait manquer d’être à la fois un récit de vie, un « acte engagé » et un éclairage sur des aspects institutionnels de l’enseignement supérieur autrichien.

Alexander Sigmund a évoqué sa rencontre avec l’occitan, d’abord de l’ordre de la curiosité à l’égard d’un « dialecte parlé dans le Sud », selon la réponse de sa professeure de français de l’époque, puis un élan vers une langue du cœur, suite à un séjour auprès d’une « seconde famille », occitanophone, à Montauban. L’occitan étant offert en option lors de ses études de romanistique, la langue est devenue pour Alexander Sigmund une passion, puis l’une des disciplines qu’il enseigne aujourd’hui, à l’université de Vienne.

Faire le choix d’enseigner une langue régionale est pour Alexander Sigmund un « acte engagé », c’est-à-dire un soutien à une communauté linguistique déterminée à défendre et promouvoir l’utilisation sociale de sa langue. Il s’agit de défendre l’idée que les langues régionales ne sont pas des « patois », mais des « langues dignes d’être parlées et apprises à l’étranger ». C’est aussi un acte de résistance contre un ministère qui, pour des raisons économiques, ne répugnerait pas à voir disparaître l’enseignement de toutes les langues étrangères à l’exception de l’anglais.

Aujourd’hui, Alexander Sigmund est le seul professeur d’occitan dans l’enseignement supérieur autrichien. Ses étudiants font le choix de l’occitan en option dans leurs cursus de philologie romane. Il s’agit surtout pour l’enseignant de les amener à percevoir l’occitan comme une « langue-pont », plus proche du latin que le français ou l’espagnol, et qui donne accès à une culture riche et fondamentale pour l’Europe. Alexander Sigmund rappelle par exemple le « rayonnement énorme » des troubadours du 12e au 14e siècle et leur influence sur les minnesänger de l’aire germanophone.

Le prochain clic de l’APLV aura lieu le jeudi 15 juin à 18.30. Annemarie Dinvaut, des universités d’Aix-Marseille et d’Avignon, traitera la question : « En classe de langue, la bientraitance linguistique : un nouveau gadget didactique, chronophage et énergivore ? ». Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire en écrivant au webmestre de l’APLV : web@aplv-languesmodernes.org


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