Source : livreshebdo.fr
Les 22 académies de la langue espagnole ont approuvé dimanche une nouvelle Orthographe globale qui préserve la dénomination de « i griega » pour le « y » français mais supprime « ch » et « ll » comme lettres de l’alphabet.
Le « i griega » reste accepté, mais les Académies, réunies à la Foire internationale du livre de Gualalajara (Mexique) et qui décident de l’état d’une langue parlée par 450 millions de personnes à travers le monde, ont officiellement recommandé d’appeler « ye » le « y », et « uve » le « v » de Valencia.
« La dénomination +i griega+ est très respectable, elle a une tradition séculaire (...) et si on la préfère en quelque endroit elle est évidemment valide », a déclaré le directeur de l’Académie mexicaine de la langue, José G. Moreno de Alba, en présentant les nouvelles décisions à la presse.
« Nous tâchons d’uniformiser, pas d’imposer », a-t-il expliqué.
« Si ces propositions sont utiles à telle région, à tel pays, qu’ils les adoptent. S’ils pensent qu’elles leur complique la vie, qu’ils ne les prennent pas. Elles n’ont pas d’importance, mais elles indiquent la tendance », a-t-il souligné.
Les Académies acceptent encore les dénominations de « be alta » pour le « B » de Barcelona et de « be baja » ou « be corta » pour le « V » de Valencia dont la résolance se situe entre le « b » et le « v » du français.
Le « ch » et le « ll », ou « l mouillé », sont supprimés en revanche, « car ce ne sont pas des lettres mais des signes », a souligné M. Moreno de Alba.
Les décisions prises à Guadalajara seront imprimées dans la nouvelle édition de l’Ortographe que l’Académie royale espagnole publiera pour la fin de l’année, pour sudccéder à celle de 1999.
Cela ne mettra pas forcément fin aux débats très vifs suscité par le projet de réforme dans les milieux littéraires.
L’écrivain mexicain José Emilio Pacheco, prix Cervantes 2009, avait déjà qualifié à l’avance de « problème inutile » la suppression, recommandée, de l’accent sur le premier « o » du « solo » employé comme adverbe au sens de « seulement », alors qu’il ne prend pas d’accent quand il correspond à l’adjectif « seul ».
Son collègue espagnol Arturo Perez Reverte est allé plus loin : il « continuera d’écrire +solo+ avec un accent, quoi qu’il arrive ».