Il existe en Espagne un examen spécifique que les néo-bacheliers doivent à tout prix réussir s’ils veulent pouvoir choisir les études universitaires correspondant à leurs aspirations. Cet examen particulier d’Epreuves d’Accès à l’Université se nomme couramment Selectividad. Le mot est suffisamment transparent pour qu’il ne nécessite aucune traduction.
Ainsi, tous les ans, pendant trois belles journées du milieu du mois de juin, de 150.000 à 200.000 jeunes se rendent dans les universités les plus proches de leurs domiciles pour y subir des épreuves écrites dans au moins cinq matières. La note finale, permettant de classer les futurs étudiants des universités espagnoles, prend en compte, pour 60 %, la note moyenne du Baccalauréat et, pour 40 %, la note moyenne des épreuves de Selectividad. L’une des épreuves obligatoires est une épreuve écrite en langue étrangère1.
Il conviendrait d’écrire est encore. Car l’année scolaire 2011-2012 verra s’opérer de grands changements.
En effet, c’est à partir de cette année-là que l’Espagne va introduire, pour la première fois de son histoire éducative, une épreuve orale en Selectividad et les près de 200.000 élèves espagnols seront interrogés oralement et individuellement dans l’une des cinq langues suivantes : allemand, anglais, français, italien ou portugais. Cette épreuve orale s’ajoute à l’épreuve écrite.
Cette grande nouveauté a été approuvée par le Conseil des Ministre du 14 novembre 2008. C’est, en Espagne, un grand chantier et il ne faudra pas moins de trois ans pour mettre en place l’ensemble des modalités logistiques et d’évaluation. Il faudra aussi trois ans pour permettre aux établissements scolaires et aux écoles officielles de langues une nécessaire adaptation des méthodologies d’apprentissage en vigueur jusqu’à ce jour.
L’Espagne, qui a adopté en 2006 le Cadre européen commun de référence, se lance dans une opération d’envergure dont l’objectif est double : donner à l’apprentissage des langues une place plus importante et donner, comme le préconise le CECRL, la primauté à l’oral, même sur une grande échelle.
Antoine Galindo
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