Ouverture à l’Europe et au Monde, éducation au développement dans une dimension d’échange, de réciprocité et de mobilité, tels sont les axes forts, linguistiques, culturels et éducatifs, qui sous-tendent les projets favorisant l’ouverture d’esprit des élèves dans le cadre de la mission de coopération internationale de l’enseignement agricole clairement définie par la loi.
Un reportage, paru le 10 décembre 2008 que le site de Ariègenews a consacré au lycée agricole de Pamiers, conduit à s’intéresser à une autre particularité de l’enseignement agricole : la place toujours plus importante accordée à la mission de coopération internationale. Une place qui concerne, bien évidemment, l’enseignement des langues vivantes.
On peut lire dans ce reportage concernant le Lycée d’Enseignement Général et Technologique agricole (LEGTA) de Pamiers (09) :
« Le LEGTA a pour vocation de proposer une formation en relation avec l’agriculture mais faisant cependant une large place aux connaissances scientifiques (travail en laboratoires, sur ordinateurs,…) et à l’enseignement général considéré comme un atout pour l’avenir… notamment l’apprentissage des langues comme le précise Jean Montussac, directeur de l’établissement. « Etre agriculteur c’est s’ouvrir à l’international, dépasser les états-nations pour comprendre les enjeux de l’agriculture mondiale et ses répercussions au niveau européen, national et local. »
La mission de coopération internationale de l’enseignement agricole est inscrite dans la loi d’orientation agricole de 1999. D’une manière générale, toutes ses actions concourent à répondre aux grandes priorités nationales que sont l’adaptation de l’appareil de formation agricole français au nouvel espace européen et la participation à l’aide publique au développement. Dans les établissements d’enseignement agricole technique et supérieur, la coopération internationale concerne l’ensemble du dispositif de formation, de recherche et de développement : éducation et formation, développement et animation, ingénierie des dispositifs de formation, recherche. Elle revêt des formes d’intervention telles que des relations d’échanges, des relations de coopération sur un projet commun et des relations d’exportation de services. La mission de coopération internationale permet ainsi d’appliquer, in fine, les politiques publiques de l’État, dont la politique éducative, tout en favorisant, dans ce cadre, l’ouverture d’esprit des apprenants.
Véritable pédagogie du concret, la coopération internationale participe ainsi à l’acquisition des savoirs mais aussi des savoir-faire et du savoir-être. Éducation au développement et éducation à la citoyenneté, notamment européenne, vont de pair. Même si les programmes de langues semblent être les plus propices à l’ouverture à l’international, de fait, toutes les disciplines et tous les programmes peuvent permettre d’aborder et travailler le sujet. Les outils pédagogiques adaptés à cet objectif ne manquent pas, et les événements nationaux et internationaux, semaines et campagnes, ainsi que les différents programmes européens, sont des occasions et des cadres pour développer une pédagogie active.
Les établissements agricoles, publics et privés, ont ainsi appris à développer, depuis de nombreuses années, des échanges réciproques tels que voyages dans le pays, accueils des partenaires, mais aussi : des échanges "poste à poste" ; des échanges dans le cadre de la francophonie ; des voyages d’étude liés au domaine professionnel ; des séjours linguistiques ; des stages à l’étranger et l’accueil de stagiaires étrangers ; la réalisation d’une partie de la formation à l’étranger, dans le cadre européen (Europass formation) ; la formation binationale-bidiplômante ; la réalisation commune avec un partenaire étranger (étude de milieu, animation, chantier, théâtre,...) ; des formations de formateurs, de documentalistes, de chefs d’exploitation,... ; l’expertise pour la mise en place de nouvelles formations, l’aide à la rénovation de systèmes de formation et l’ingénierie des dispositifs de formation professionnelle agricole.
Tous ces projets, pour lesquels les langues vivantes sont, bien entendu, indispensables, sont actuellement mis en œuvre avec un dynamisme singulier sur l’ensemble du territoire national (métropole et DOM-TOM). Et la mobilité des jeunes et adultes en formation est une réalité : si l’ensemble des élèves et étudiants de l’enseignement agricole représente une population de quelque 186.000 personnes, soit près de 4 % des lycéens et étudiants de France, ils bénéficient de plus de 13 % des bourses allouées par les programmes européens (Agence Europe Éducation Formation).
Le 2 septembre 2008, lors de sa visite au lycée viticole de Rouffach (Haut-Rhin), reconnu pour sa coopération européenne en particulier avec l’Allemagne et l’Autriche, le Ministre de l’Agriculture a annoncé la création d’un concours européen de l’enseignement agricole pour la coopération et l’innovation qui récompensera les actions les plus innovantes des lycées agricoles français en partenariat avec leurs homologues européens, dans les domaines de la technologie, de la pédagogie, des langues vivantes ou de la culture. La compétition risque d’être rude !!!