Le contenu decet article de François Jarraud, publié sur le site du Café pédagogique, a un rapport avec… la réforme des épreuves de langues du baccalauréat. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’en conseille la lecture.
Je me permets d’en citer deux extraits. D’abord l’introduction :
« Contrairement à ce que l’on peut avancer dans certains cercles, les enseignants ne sont pas des freins aux réformes, à condition cependant que ces réformes soient de leur fait et non pas imposées par des instructions ministérielles. » Bernard Hugonnier, ancien directeur adjoint de l’éducation à l’OCDE et Constance de Ayala publient un ouvrage sur l’expérience du lycée Galilée de Gennevilliers. Un établissement prioritaire qui construit sa propre réforme pour lutter contre l’échec scolaire et qui réussit. Un projet venu du terrain, efficace et que le ministère se garde bien finalement de faire connaitre… »
Puis cette citation tirée de l’ouvrage mentionné ci-dessus et dont on trouvera la référence exacte sur le site du Café pédagogique, citation qui pourrait être une conclusion :
« L’expérience de Galilée montre que le succès d’une réforme tient pour l’essentiel à l’appropriation que s’en font les enseignants, à leur implication et à leur motivation. Et il est évident que cette appropriation, cette implication et cette motivation sont d’autant plus fortes que les enseignants sont les auteurs mêmes des réformes. »
Sans aller jusqu’à demander que les enseignants de langues fassent eux-mêmes la réforme des épreuves de langues du baccalauréat, l’APLV réclame, en vain depuis maintenant deux ans, des réponses précises aux questions qu’elle pose sur ces épreuves et l’organisation d’une concertation. Et pour qu’on saisisse bien la relation que j’établissais au début entre le discours des auteurs de l’ouvrage signalé par F. Jarraud et les nouvelles épreuves de langues du baccalauréat, je cite la conclusion de l’enquête que l’APLV a réalisée à l’issue de la session 2013 :
« Pour notre part nous avons le sentiment de nous être heurtés, non pas à un mur, mais à un obstacle élastique qui nous a renvoyés à chaque fois au statut que de hauts fonctionnaires courtois, sûrs d’eux et un tantinet condescendants, accordent aux enseignants : celui de simples exécutants qui n’ont pas à connaître leurs motivations, mais qui doivent décrypter sans renâcler leurs directives obscures, parfois contradictoires, et les appliquer vaille que vaille et sans sourciller. […] Une réforme incomprise, quelles que soient les raisons de l’incompréhension, a de grandes chances de donner de mauvais résultats [1]. »