Grégory Dubois, qui a travaillé plusieurs années comme professeur d’espagnol dans des classes Bachibac, a été notre invité pour le clic de l’APLV du jeudi 7 mars.
Le dispositif Bachibac concerne une centaine de lycées en France et il permet à des élèves qui ont atteint le niveau B1 du CECRL en espagnol à l’issue du collège de recevoir un enseignement intensif de la langue pendant les trois années du lycée, puis de passer, en fin de terminale, les deux diplômes terminaux du baccalauréat et du bachillerato espagnol. Il va sans dire que le fait d’être titulaire d’un bachillerato permet de poursuivre des études dans les universités espagnoles, et, dans certains cas, en Amérique latine. Des cursus équivalents existent pour l’allemand (Abibac) et l’italien (Esabac).
Grégory Dubois a commencé par bien distinguer le dispositif Bachibac du baccalauréat français international, des sections européennes et des spécialités LLCE espagnol. Les élèves inscrits dans les sections Bachibac suivent le cursus habituel des lycées français, à l’exception des enseignements de LVA et d’histoire-géographie, auxquels se substituent des enseignements en espagnol de langue et littérature d’une part, d’histoire-géographie d’autre part. Il est à noter également que les élèves des sections Bachibac ne peuvent pas choisir la spécialité LLCER en espagnol.
Les enseignements spécifiques en espagnol suivent des programmes validés par les ministères de l’Education espagnol et français. Le programme d’histoire-géographie reprend, en gros, le programme français, mais l’ouvre largement à la culture espagnole, soit par une étude parallèle des deux pays (par exemple, l’Etat à l’époque moderne : France et Espagne aux XVIe et XVIIe siècles), soit en s’appuyant sur des études de cas pris dans la géographie espagnole. Dans les programmes de langue et littérature aussi, les enseignants sont encouragés à tisser des liens entre les deux cultures (par exemple : les sonnets du carpe diem chez Garcilaso de la Vega et Ronsard). Ces enseignements en espagnol représentent 7 ou 8 heures hebdomadaires.
On perçoit ici tout l’intérêt d’un enseignement qui, comme celui de DNL mais à une bien plus grande échelle, fusionne étude de la culture et pratique de la langue en contexte. En s’entraînant à rédiger un essai sur une période historique ou un commentaire de littérature comparée, les élèves acquièrent aisance et précision dans la langue cible, et transfèrent naturellement les compétences qu’ils acquièrent.
Les enseignants des sections Bachibac sont des volontaires affectés sur des postes à profil, et, dans le cas des professeurs d’histoire-géographie, leur compétence en espagnol est vérifiée par une certification complémentaire.
Le prochain clic de l’APLV aura lieu le jeudi 21 mars. Nous accueillerons Thibaud Harrois, enseignant-chercheur en civilisation britannique à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3, qui nous parlera de “la politique étrangère du Royaume-Uni depuis le Brexit”. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire en écrivant au webmestre de l’APLV : web@aplv-languesmodernes.org