L’évaluation de la compétence en langues vivantes étrangères et régionales (LVER) est un sujet cyclique qui mobilise tous les acteurs de la sphère éducative, les professeurs, les élèves et les parents à tous les niveaux d’éducation et de formation. Ce sujet ne laisse personne indifférent car enseigner ou apprendre une langue est une affaire complexe et en évaluer les résultats en est une autre tout aussi complexe.
Dans son rôle d’enseignant de la langue concernée, le professeur doit valider des compétences à l’oral, à l’écrit, en situation d’exposé et en interaction tout en ne sacrifiant pas les connaissances culturelles. L’idée est de valider des niveaux et des savoirs acquis au fil du temps. Le contrôle est lié au processus d’enseignement et est une étape essentielle dans l’apprentissage. L’évaluation diagnostique permet de faire un état des lieux avant l’appropriation des connaissances et des savoir-faire par les apprenants au début d’une formation, et ce bilan aide à construire la progression des apprentissages. L’évaluation formative a pour objectif de faire atteindre au plus grand nombre un objectif fixé. Idéalement c’est dans ce cadre que les projets ou la tâche sont menés à bien.
Au quotidien, quel que soit le niveau d’enseignement, les choses ne sont pas si simples car les objectifs préconisés par l’institution ne peuvent pas toujours être atteints pour différentes raisons, dont la taille pléthorique des groupes-classe, le nombre global d’élèves ou d’étudiants à évaluer, la mise en situation d’évaluation dès le premier trimestre de seconde, la cohérence entre évaluation formative et évaluation certificative, les perturbations liées cette année à la crise sanitaire.
Certifications internationales
Les certifications n’ont pas de valeur de formation car elles sont basées sur des exercices « mécanistes » et décontextualisés qui ne correspondent pas aux pratiques du système éducatif français. Ces systèmes opératifs et pseudo-scientifiques n’ont pas pour but de permettre aux étudiants d’améliorer leur maitrise de la langue. En outre, les étudiants ne peuvent pas s’approprier les connaissances faute de temps de formation suffisant pour acquérir un niveau correct en langue étrangère.
De plus, imposer des certifications internationales interfère avec les exigences de leurs cours pour certains étudiants, qui doivent aussi valider en parallèle un ou plusieurs parcours de langues afin d’intégrer un master ou valider un diplôme de BTS ou DUT.
Le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues devrait seulement constituer un repère pour valider un niveau de connaissances transférable et utilisable dans son travail et sa vie professionnelle. Les professeurs sont des experts et à ce titre ils sont capables de concevoir leurs outils de validation d’un niveau de langue. Au niveau universitaire, des tests français, comme le CLES, existent et peuvent être passés dans une diversité de langues.
L’APLV a maintes fois pris position contre l’imposition de certifications en anglais à tous les étudiants de BTS, DUT et L3 (notamment avec les communiqués des 7et 8 avril 2020, suite à la parution des décrets officiels respectifs1) et s’est élevée contre le choix gouvernemental de confier le marché à une entreprise grecque inconnue et peu experte dans le domaine (communiqué commun de l’APLV et de l’ADEAF du 20 janvier 20202).
Je vous souhaite une bonne lecture de ce dossier consacré à l’enseignement et aux apprentissages des langues des signes : perspectives historiques, sociales et linguistiques.
La note de la présidente 1/2021, par Françoise Du
lundi 26 avril 2021