Le samedi 3 décembre 2022, l’APLV et l’ADEB ont organisé une journée d’étude dédiée aux pratiques immersives et bilingues dans l’enseignement des langues. L’objectif de la journée était de proposer une réflexion à partir des pratiques observées sur le terrain dans des contextes différents. La diversité des présentations a contribué à la réussite de l’événement grâce à la présence de nombreux acteurs de l’éducation – nos deux associations de linguistes, des universitaires, des enseignants du secondaire, un inspecteur général, une IEN – pour certains venus de l’étranger, qui ont débattu et échangé sur leurs pratiques en matière de didactique des langues, sur le plurilinguisme et l’immersion. Il était question de comprendre pourquoi et comment apprendre une langue aux élèves de la maternelle à la terminale, et comment évaluer l’apprentissage. En outre, comme les dispositifs sont nombreux, les approches sont multiples : CLIL, E-learning, DNL, immersion en pays étranger, sections européennes, sections internationales, dispositifs abi-, esa- et bachibac, etc. L’idée d’encourager la sensibilisation aux langues dès la maternelle est très séduisante. De même, l’apprentissage de deux langues en plus du français favorise l’enrichissement personnel et culturel des élèves et lycéens. En théorie, les langues ne devraient pas être en concurrence. Les compétences acquises lors de chaque apprentissage sont semblables. Néanmoins, on remarque que l’institution ne favorise pas l’apprentissage des langues régionales, ni des langues dites « de la maison » pourtant essentielles sur un plan culturel et humain. Ces langues peinent à trouver leur place dans les cursus et, dans le secondaire, se trouvent souvent reléguées en LVC avec de faibles coefficients aux examens. Ce qui ne renforce pas l’appétence des élèves et des étudiants à leur égard. Une langue, c’est aussi une culture, un passé, une histoire et un avenir. L’idée est de présenter un projet inédit et multiculturel ainsi qu’une politique des langues au niveau national et européen.
Une éducation plurilingue, bilingue ou multilingue est nécessaire dans un environnement européen et globalisé. Nos écoles accueillent de plus en plus souvent des enfants issus de l’immigration qui se trouvent scolarisés sans patler la ou les langue(s) de scolarisation. Les enseignants doivent adapter leur enseignement au contexte.
Cette journée a permis de croiser les approches et les points de vue en sollicitant des intervenants d’horizons multiples, ce qui a contribué à enrichir les débats et facilité une réelle réflexion sur les pratiques langagières et leurs évolutions dans le domaine de la didactique des langues et du bilinguisme.
Cette journée d’étude fera l’objet d’actes dans un prochain numéro de la revue Les Langues Modernes. Vous pouvez obtenir des informations complémentaires en contactant l’APLV.
Je vous souhaite une bonne lecture du dossier coordonné par Marie-Pascale Hamez : « Littérature et multimodalité en classe de langue : quels enjeux quelles pratiques ? ».