Le troisième “clic” de l’APLV a été offert le jeudi 27 mai à Dominique Macaire, linguiste de l’Université de Lorraine, qui a passionné son public par une communication sur les questions « Sommes-nous tous plurilingues ? Entre idées reçues et diversité des pratiques scolaires, quelles pistes aujourd’hui ? ».
Dominique Macaire a commencé par définir les termes de plurilinguisme, multilinguisme et polyglossie, ce qui était déjà le moyen d’aller à l’encontre de la doxa qui fait du bi-plurilinguisme une question de quantité (expertise dans plus d’une langue étrangère) et non de qualité (diversité des mises en œuvre langagières). Pour Dominique Macaire, nous sommes tous plurilingues, parce que nous sommes toujours en contact avec d’autres langues, ce qui ne signifie ni que nous sommes tous polyglottes, ni que nous sommes toujours des locuteurs (ou des scripteurs, ou des lecteurs) compétents dans les langues en question.
Dominique Macaire plaide pour que l’école soit capable de tenir compte du plurilinguisme de ses élèves, de s’appuyer sur leurs biographies langagières de façon à donner une place à la fois plus juste, plus large et plus efficace aux langues et au langage.
La compétence plurilingue est aussi une compétence pluriculturelle et la reconnaissance de cette réalité constitue une façon naturelle et ouverte de considérer le monde et les apprenants, de solliciter leur motivation, leur implication, leurs émotions, leurs valeurs, en un mot de les percevoir comme des sujets.
C’est toute une manière dynamique d’appréhender l’apprentissage que Dominique Macaire développe et appelle de ses vœux : une langue n’est pas une entité figée, n’obéissant qu’à des règles, mais un objet mouvant, divers, de jeu, de créativité, d’affects. Le plurilinguisme permet des combinaisons infinies d’originalité, de créativité, d’émotions. Dominique Macaire parle d’« accepter que ça bouge tout le temps », comme la vie.
Le prochain clic de l’APLV aura lieu le 10 juin et portera sur l’utilisation des escape games en cours de langue.