Le jeudi 16 juin, le dernier clic de l’APLV de l’année universitaire, était celui de Ying Zhang-Colin, professeure de chinois et spécialiste de la didactique de cette langue.
Le titre de la communication de Ying Zhang-Colin résume bien la question : au fondement même de l’enseignement/apprentissage de la langue chinoise, il y a la question de l’acquisition des sinogrammes, les caractères du chinois, acquisition qui pose un problème que les enseignants de langues à écriture latine peuvent difficilement imaginer. Le dogme ministériel que les langues vivantes sont une seule discipline, régie par des textes et programmes identiques, semble difficilement résister face à la réalité du chinois. Comme interrogeait facétieusement un des participants à la rencontre, est-ce que deux ans d’italien et deux ans de chinois au lycée sont des enseignements/apprentissages comparables ?
Ying Zhang-Colin, qui a rédigé une thèse sur l’histoire des méthodologies du chinois langue étrangère, nous a montré que les premiers manuels de chinois dans les années 1940 ont fait le choix d’ignorer le problème de l’écriture, ne donnant aucune méthode d’acquisition des sinogrammes et laissant l’apprenant les acquérir par imprégnation ou travail non guidé. Par la suite, quelle que soit la méthode institutionnelle préconisée, la conscience d’un hiatus est explicitement évoquée, avec des solutions différentes : simultanéité ou désynchronisation des apprentissages oraux et écrits.
C’est dire que l’apprentissage institutionnel du chinois est toujours placé sous le signe d’une tension et/ou d’un compromis. La tendance actuelle semble être à un assouplissement des consignes et préconisations institutionnelles.
Les clics de l’APLV reprendront en septembre, avec un large panel d’enseignants des langues et des cultures et d’autres spécialistes qui, dans leurs travaux, abordent les langues par la marge : éditeur, neurolinguiste, conservateur de musée, responsable de la scolarisation des migrants.