Le dossier du présent numéro 1/23 des Langues Modernes, coordonné par Marie-Hélène Avril, est intitulé « L’enseignement de l’arabe dans les établissements français : bilan et perspectives ». Les huit articles qu’il contient explorent les multiples facettes de l’enseignement de l’arabe, dans des contextes et pour des publics variés. Certaines des thématiques abordées sont transversales à toutes les langues : utiliser une application téléphonique pour assurer la continuité pédagogique à l’occasion du confinement, créer une proximité affective avec une langue pour en faciliter l’apprentissage, élaborer un outil visuel pour travailler la grammaire... D’autres questionnements sont plus spécifiques à l’arabe, qu’ils soient liés à des dimensions linguistiques et / ou sociolinguistiques, historiques, politiques, éducatives. Le caractère polyglossique de cette langue, ainsi que les travaux de Joseph Dichy qui a contribué à sa mise en évidence, sont notamment au cœur de plusieurs contributions, qui étudient la manière dont les différentes glosses de l’arabe peuvent être mobilisées et articulées dans la classe. Cette réflexion est d’ailleurs susceptible d’intéresser plus largement tous les enseignants de langue, qu’ils s’interrogent sur la question de la variation langagière, ou encore sur la place et le rôle à donner aux différentes langues et variétés de langues présentes dans les répertoires langagiers, nécessairement pluriels, de leurs apprenants.
C’est la première fois qu’un dossier des Langues Modernes est intégralement consacré à l’enseignement de l’arabe. Une recherche dans les archives de la revue en ligne sur Gallica atteste des mentions très fréquentes faites à l’arabe au fil des numéros. La première d’entre elles date de mars 1907 : un encart publicitaire de la Librairie Armand Colin, où il est fait état de la publication d’un ouvrage de Clément Huart consacré à la Littérature arabe, à destination des professeurs d’arabe et arabisants. Néanmoins, de manière générale, le champ de la didactique de la langue arabe est encore assez restreint en France, et le nombre de publications qui lui est consacré reste encore peu important. Ce dossier des Langues Modernes est donc d’autant plus intéressant, et nous remercions chaleureusement Marie-Hélène Avril de l’avoir coordonné. Je remercie aussi le comité de rédaction de la revue, qui a pu prendre le relais de cette coordination lorsque cela a été nécessaire, et assurer la rédaction d’une présentation des articles.
Ce numéro ouvre l’année 2023 ; les trois autres numéros que vous pourrez lire dans les mois à venir vous proposeront les dossiers suivants :
« Enseigner par les arts de la scène 1/ : Performances scéniques et compétences orales en classe de langue », coordonné par Yamna Chadli-Abdelkader (n° 2/23)
« Didactique intégrée des langues : Apprendre les langues en s’appuyant sur d’autres langues », coordonné par Michel Candelier et Michèle Valentin (n° 3/23)
« Enseigner par les arts de la scène 2/ : Le processus de création artistique en classe de langue », coordonné par Yamna Chadli-Abdelkader (n° 4/23)
Je vous invite à vous abonner, ou à renouveler votre abonnement pour lire ces dossiers, qui s’annoncent eux aussi particulièrement riches.
Je saisis enfin l’occasion de cet éditorial pour saluer deux collègues, qui ont joué un rôle important dans la vie de la revue et plus largement dans la réflexion sur l’enseignement / apprentissage des langues – mais souhaitent à présent profiter pleinement de leur retraite !
Bernadette Grandcolas a été rédactrice en chef des Langues Modernes pendant six ans, entre 1970 et 1984, et a, entre autres choses, effectué la mise en ligne sur Gallica des anciens numéros de la revue, qui constituent une ressource inestimable pour tous les chercheurs et chercheuses intéressés par l’histoire de l’enseignement des langues. Pierre Frath, qui a lui aussi été rédacteur en chef, entre 1999 et 2000, a écrit de nombreux articles pour la revue et en a coordonné plusieurs dossiers, dont : « Enseigner le mal : pourquoi et comment » en 2006, « Le Cadre européen : où en sommes-nous ? » en 2008 ou encore « L’anglicisation des formations dans l’enseignement supérieur » en 2014. Un grand merci à vous, au nom de toute l’équipe éditoriale des Langues Modernes !
Je vous souhaite une excellente lecture.