par Astrid Guillaume, Rédactrice en chef
Le colloque de l’APLV Les Langues pour la cohésion sociale qui s’est tenu à Paris les 26 et 27 novembre 2005 grâce au concours du Centre Européen pour les Langues Vivantes (CELV) du Conseil de l’Europe et de l’UFR d’Etudes Interculturelles de Langues Appliquées (EILA) de l’Université Paris VII, avait le même thème que le Programme à moyen terme 2004-2007 du CELV de Graz. En effet, l’idée de ce colloque est née à Graz en 2003 lors d’un atelier sur Le Statut du professeur de langues en Europe.
Impossible d’imaginer en 2003 que la France connaîtrait fin 2005 des émeutes urbaines d’une rare violence qui feraient la une des journaux du monde entier et qui se solderaient par plus de 10 000 véhicules incendiés et quelques 200 millions d’euros de dégâts .
À qui la faute ? Aux dirigeants français ? Au chômage ? Aux parents ? Au système éducatif ? À la société dans son ensemble ? Dans un tel climat social, la problématique du colloque a pris d’un coup un sens différent de celui envisagé à l’origine. En quoi, comment et jusqu’où la (re)connaissance de la langue de l’Autre et de sa culture peut-elle améliorer la cohésion sociale ? Quelles politiques linguistiques privilégier et quelles didactiques des langues favoriser sont des questions qui ont été largement débattues lors de ces deux jours ; ce numéro des Langues Modernes ne présente qu’un petit aperçu des échanges denses et riches de cette manifestation.
La société actuelle est devenue en peu de temps multilingue et multiculturelle, sans y être véritablement préparée. Les langues et leur enseignement vont occuper dans les années qui viennent une place de plus en plus cruciale. Les représentations linguistiques et culturelles de demain seront celles que nous choisirons aujourd’hui. Des débats de fond devront donc avoir lieu. C’est également la vocation des Langues Modernes de vous offrir un espace d’échanges pour débattre de ces questions et de vous présenter les avis les plus diversifiés afin de mieux construire cet avenir (pluri)linguistique et (multi)culturel.
La nouvelle rubrique « Matière à discussion » aura cette fonction. Dès maintenant, vous êtes invités à réagir à la question « Quel multiculturalisme pour quelle société ? », soit dans la revue, soit dans l’Espace Matière à discussion du nouveau site APLV-Langues Modernes.
Ce nouveau site rencontre un vif succès. De nombreux collègues m’ont contactée pour demander leur code d’accès. Je remercie tout particulièrement Laure Peskine, enseignante d’anglais au Collège César Lemaître de Vernon (Rouen), qui a lancé dans l’Espace Discussion du site la constitution d’une liste des listes de diffusion sur toutes les langues. Cette liste deviendra un outil très précieux ; vous êtes invités à la compléter en ligne.
Autre conséquence heureuse liée au succès de ce nouveau site Internet, un afflux imprévu d’articles envoyés à la rédaction, et donc un surcroît inattendu de travail pour l’ensemble de l’équipe des Langues Modernes qui sera par conséquent amenée à s’agrandir en 2006 !
Dès à présent, je remercie Michel Candelier, Professeur à l’Université du Maine, d’avoir accepté de rejoindre le Comité éditorial et le Comité de lecture des Langues Modernes.En 2006, nous fêterons les 100 ans des Langues Modernes. Plusieurs manifestations sont prévues durant l’année 2006 pour célébrer l’événement. Affaire à suivre...
Bonne fin d’année 2005 et bonne année 2006 à tous !