Selon une dépêche de l’AEF reprise sur le site de l’Observatoire Européen du Plurilinguisme, le Ministre l’Education Nationale, en visite dans une école d’Elancourt le 11 septembre 2007, a déclaré qu’il « croit à l’installation de sites qui, par le haut débit, puissent se connecter à l’étranger avec un enseignant locuteur natif », ce qui serait « un moyen très utile de développer l’enseignement des langues à l’école primaire ».
Il prévoit dès la rentrée 2008 la création de « 1 000 sites de visioconférence pour l’enseignement précoce des langues vivantes », et celle de 20 sites expérimentaux, dont celui d’Elancourt, au mois de janvier.
Commentant cette déclaration, l’OEP s’est fort justement ému du fait qu’aucune précision n’avait été donnée quant aux langues concernées par cette expérience et qu’il était à craindre que seul l’anglais soit envisagé dans un premier temps, si deuxième temps il y a…
L’APLV partage évidemment ces craintes, mais notre association voit une autre raison d’accueillir ces déclarations avec circonspection. Il semble en effet qu’une fois de plus, en matière d’enseignement précoce des langues vivantes, on ait mis la charrue avant les bœufs : qu’en est-il de la formation des professeurs de écoles français dans cette expérience ? S’agit-il comme jadis pour les cassettes vidéo CE1 "Sans frontières" de limiter l’action du professeur au pressage d’un bouton ou au cliquage d’une souris ? Ou veut-on, comme cela nous semble nécessaire, l’associer pleinement à la démarche ? Dans ce deuxième cas, une formation à l’intégration des TICE dans la classe de langue nous semble indispensable, mais cela pourra-t-il être fait à temps pour les 1000 sites de la rentrée 2008 qui seraient appelés à se multiplier ? Aucune précision n’a été donnée à ce jour.
Par ailleurs, cette opération pourrait être interprétée comme une incitation pour tous les professeurs de langues à intégrer davantage les TICE dans leur pratique, mais l’APLV n’a toujours reçu aucune réponse des Ministres de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur à sa demande de clarification de la situation à propos des droits de reproduction et de diffusion par le biais des TICE de documents audio et vidéo.
En ce qui concerne la formation à l’intégration des TICE, cette question fera l’objet d’un débat lors de notre Assemblée Générale/Journée d’études des 24 et 25 novembre prochains dont vous trouverez le programme prévisionnel dans ce numéro (p.14).