Ci-dessous ne se trouvent que les résumés des articles.
Tous les articles de ce numéro, qu’ils aient été publiés à l’origine dans la revue papier ou sur le site, sont publiés dans l’espace abonnés du site et donc accessibles à tous ceux ayant un abonnement en cours aux Langues Modernes.
coordonné par Astrid GUILLAUME
Éditorial, par Astrid GUILLAUME [Revue]
Clin d’oeil, par Benoît CLIQUET [ Revue, et site en accès libre]
La Note du Président de l’APLV, par Sylvestre VANUXEM [ Revue, et site en accès libre ]
Introduction du Dossier Temps, Modes et Aspect, par Astrid GUILLAUME [Revue]
Les temps de l’anglais et leur enseignement en classe de langues, par Wilfrid ROTGÉ
[Revue]
Parler des « temps de l’anglais et de leur enseignement en classe de langues » suppose que l’on intègre deux domaines de compétence distincts au sein d’un seul et même discours, ce qui est loin d’être évident pour un grammairien-linguiste exerçant à l’université. Car tenir un discours de type « linguistique théorique » sur la grammaire des temps de l’anglais est une chose ; savoir les mettre en œuvre sur le terrain, dans le secondaire, en est une autre, qui relève davantage des compétences du didacticien.
Le temps ne fait rien à l’affaire, par Jean-Pierre GABILAN
[Revue]
On ne peut limiter l’enseignement de l’anglais à la question des temps et il y a bien d’autres domaines de la grammaire anglaise qui mériteraient tout autant que l’on s’y attarde. Mais voilà, pour un francophone – et les 16 temps du français traditionnellement recensés dans les manuels de conjugaison – la question des temps est un incontournable. Le but des lignes qui suivent est de replacer ce chapitre dans une perspective théorique et de proposer une approche qui se démarque totalement de la tradition scolaire française pour reconsidérer la façon dont on introduit depuis des décennies ce qui est communément appelé "le présent simple" dans les manuels d’anglais.
« Le procès est localisé dans le passé », « le procès continue » : remarques sur notre métalangue, par Pierre COTTE
[Revue]
Les énoncés du titre sont de ceux couramment produits pour expliquer en français les formes verbales de l’anglais. Je ne discuterai pas le choix de « procès » : pour signifier la référence des verbes ce terme est meilleur, par exemple, qu’ »action », qui désigne seulement une partie de cette référence ; il a aussi le mérite, si on se rappelle son étymologie, de souligner l’avancée ou au moins l’inscription dans le temps, qui définissent cette référence mieux que la prédicativité aux yeux des spécialistes (1). Je m’interrogerai sur l’interprétation de l’article défini devant « procès » et sur ce que veut dire « être localisé dans le passé » ; je me demanderai aussi ce que recouvre vraiment « le procès continue ». Sous un dehors simple rassurant certaines descriptions grammaticales correspondent souvent à plusieurs situations ; ambiguës, elles sont source de malentendus puis d’erreurs. Je propose que leur ambiguïté, quand on en est conscient, soit toujours levé ; aucune formulation en langue naturelle n’échappe totalement au flou, l’important est la vigilance.
Soit l’affirmation : « Le prétérit localise le procès dans le passé ». Acceptons « procès » ; tenons pour acquis que le prétérit est un « temps grammatical » marqué par la flexion d’un verbe conjugué et que le passé précède le présent dans le temps ; si l’affirmation contribue à une définition du prétérit ou la constitue plusieurs points méritent encore l’attention.
Temps linguistique et "temps verbaux" en grammaire espagnole, par Gilles LUQUET
[Revue]
Parmi les termes auxquels font appel grammairiens et linguistes pour décrire le système verbal espagnol, il en est un - celui de tiempo, sous sa forme espagnole, ou de temps, sous sa forme française, - qui ne facilite guère la tâche de l’apprenant désireux d’associer un signifié singulier aux formes que la langue met à sa disposition. Le verbe espagnol, lui dit-on, est un mot dont l’une des propriétés est d’exprimer « le temps », mais à peine a-t-on ajouté à celle-ci deux ou trois autres propriétés définitoires que la description proposée ensuite est généralement du type : « les temps » du mode X , « les temps » du mode Y , etc. Selon qu’il est employé au singulier ou au pluriel, le même terme renvoie ainsi à des notions qui ne sont manifestement pas de même nature, même si, à l’origine de cette imprécision terminologique, on devine un rapport qui est de l’ordre de la métonymie. A quoi fait-on référence lorsqu’on évoque « le temps » qu’exprime le verbe ? A quoi fait-on référence lorsqu’on décrit « les temps » dont il est constitué ? Un simple début de réponse à ces questions peut déjà faciliter la lecture d’une grammaire espagnole.
Performance énonciative et textuelle des formes verbales de l’allemand, par Colette CORTES
[Revue, et version longue en accès réservé sur le site ]
Introduction
Malgré le nombre considérable d’études qui lui ont été consacrées, la question de l’interprétation des formes verbales attestées dans la conjugaison d’une langue reste une question délicate, qui semble ne déboucher sur aucune solution satisfaisante pour les linguistes et les enseignants de langues. Les problèmes sans solution sont généralement des problèmes mal posés qu’il convient de réexaminer, et nous nous demanderons dans quelle mesure la notion de temporalité avancée par les grammaires est pertinente pour le système verbal de l’allemand et, si la réponse se révèle négative, à quel niveau se situe la catégorie linguistique cohérente permettant l’interprétation des formes caractéristiques de la morphologie verbale de l’allemand. De fait, il y a très souvent divergence entre l’étiquette attribuée à un morphème par la tradition grammaticale et l’interprétation sémantique des emplois de ce morphème, qui dépendent, eux, du contexte et de l’intention énonciative du locuteur. Or c’est exactement à cette dissociation que nous assistons avec la question de l’interprétation des formes verbales de l’allemand, que nous allons tenter de reformuler à la lumière de recherches récentes, notamment dans le domaine cognitif.
Les enchaînements par coordination et subordination des formes aspectuo-temporelles en arabe, par Joseph DICHY
[Revue]
Le système verbal des langues sémitiques (notamment de l’Ouest : arabe, hébreu, araméen, ougaritique, éblaïte…) présente la caractéristique de comporter un très petit nombre de paradigmes verbaux, constitué fondamentalement de deux formes, rapportées le plus souvent à une opposition aspectuelle « accompli/inaccompli » (D. Cohen, 1989, 2003 ; Baalbaki, 1999), « perfectif/imperfectif » (Moscati, éd., 1964) « parfait/imparfait » (M. Cohen, 1924) ou « achevé/inachevé » (Roman, 1990, 1999). Ces termes n’étant pas équivalents, on a aussi désigné ces conjugaisons par le trait morphologique qui les caractérise. Ainsi, la forme dans laquelle le morphème de personne précède la base du verbe sera désignée par « préfixé » (ou « conjugaison préfixale »), et celle dans laquelle ce morphème suit immédiatement la base, par « suffixé » ou « conjugaison suffixale » (cf. Moscati, éd. 1964 : 131-2 : prefix-conjugation vs suffix-conjugation).
En arabe, on dispose des deux formes de base du mādī (mot-à-mot, « passé ») ou suffixé et du mudāri‘ (mot-à-mot, « semblable » [au nom]) ou préfixé. Il s’y ajoute une réalisation du préfixé selon les trois modes dits « indicatif », « subjonctif » et « apocopé » (ou « jussif »), un paradigme de l’impératif, ainsi que, pour faire court et nous limiter à l’arabe littéraire moderne, trois dérivés verbo-nominaux correspondant à des formes déverbales (au sens, par convention, de formes nominales comportant des traits syntactico-sémantiques verbaux) : la forme infinitive (masdar) et les participes actifs et passifs (traditionnellement, en arabe, ’ism al-fā‘il et ’ism al-maf‘ūl).
Le nombre réduit des formes de base entraîne, pour l’indentification de la valeur aspectuo-temporelle d’un verbe donné, une dépendance encore plus forte du contexte que dans des langues comme le français, l’italien ou l’anglais, qui comportent un plus grand nombre de paradigmes de conjugaison. On sait que, dans ces langues, le repérage d’indices contextuels joue un rôle considérable dans l’assignation de la valeur sémantique aspectuo-temporelle associée à une forme verbale donnée (Desclés et al., 1994 ; Maire-Reppert, 1994 ; Desclés, 1997). Pour les raisons que l’on vient d’indiquer, ce repérage est plus complexe en arabe, un premier moyen d’identifier la valeur sémantique d’une forme conjuguée en contexte consistant à mettre celle-ci en relation avec les mots-outils présents dans son voisinage immédiat. C’est toutefois à une autre caractéristique du contexte que nous nous attacherons ici.
L’expression du temps en chinois, par LI Jing
[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Alors que le temps scientifique a une représentation universelle, les langues ont toutes, a contrario, une expression du temps qui leur est propre. Elles diffèrent de par leur manière de segmenter le temps, de par leurs échelles de mesure, ainsi que par l’ordre des actions par rapport au temps. Par exemple, à la question « Quelle est votre date de naissance ? ». Le français répondra, le 23/04/1988, l’anglais le 04/23/1988 et le chinois, qui culturellement décrit le « global » avant « le détail », le 1988/04/23.
D’une manière générale, l’action s’exprime au travers de deux concepts, le temps et l’aspect.
Le temps est un point de vue externe qui rend compte du moment où s’est produite l’action. Dans les langues latines, la notion de temps est portée par le verbe au moyen de conjugaisons parfois fort complexes (ex : on dénombre plus de vingt temps en français). À l’inverse, la langue chinoise ne dénombre que trois temps (passé, présent, futur) et ne comporte pas de conjugaison.
Les temps du futur en didactique du F.L.E., par Dominique VERBEKEN
[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Introduction.
Il n’est jamais très facile d’enseigner le fonctionnement des temps verbaux à des étudiants étrangers. Si les idiomes découpent le réel, ils le font différemment en rapport avec le matériel linguistique dont ils disposent. Il sera, par exemple, relativement difficile à un étudiant anglophone de saisir la différence entre l’emploi du passé simple et celui du passé composé ou à un étudiant chinois – dont la langue ne dispose pas de morphologie verbale – d’appréhender toutes les formes des temps du passé.
Une enquête récente auprès d’étudiants étrangers montre que l’on tâtonne encore en matière d’enseignement des temps grammaticaux ; pire : des erreurs grossières sont toujours enseignées. Nous nous proposons ici de nous pencher sur les trois temps que la tradition appelle « temps du futur » : le futur catégorique, le futur périphrastique et le futur antérieur. Ils sont, en général, moins étudiés que le présent et les temps du passé – dont les études continuent d’alimenter une littérature déjà très abondante.
Nous commencerons par aborder une question simple, trop souvent occultée, mais qui renvoie à la définition même du langage : à quoi servent les temps verbaux ? Nous décrirons ensuite les temps du futur en proposant un système global qui tiendra compte à la fois des valeurs intrinsèques des temps et de leurs valeurs extrinsèques. Corrélativement, nous tenterons de nous débarrasser des idées fausses qui représentent autant d’antiennes toujours responsables des visions simplistes qu’un trop grand nombre d’étudiants a encore de la langue.
Représentations et appropriation de l’aspect perfect, par Pascale GOUTERAUX
[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Résumé :
À partir d’entretiens individualisés en anglais et en français, l’auteure explore les représentations du perfect anglais que se construisent des apprenants francophones avancés aujourd’hui. L’article développe l’idée que le choix par l’enseignant de supports textuels riches en occurrences de perfect et de tâches et modes d’interaction porteurs d’intégration pragmatique et énonciative sont indispensables à l’appropriation discursive du perfect. Il avance aussi l’hypothèse que les explications grammaticales synthétiques qui valorisent l’intersubjectivité et l’interdépendance des critères présidant au choix des formes verbales contribuent à stabiliser le système de références linguistiques.
Mots-clés : Present perfect, représentations, connaissances, approche communicative et énonciative
Enseigner les modes en F.L.E.à partir de la notion d’ancrage temporel : l’exemple du subjonctif, par Marie-Eve DAMAR
[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Résumé : Dans cet article, nous proposons un principe explicatif pour enseigner les modes en français langue étrangère : l’ancrage. Nous verrons que cette description est apte à rendre compte de la réalité des usages des modes français, en prenant l’exemple du subjonctif.
Mots-clefs : Français Langue Etrangère, didactique, grammaire, modes, subjonctif
Utiliser l’image filmique pour enseigner l’opposition Imparfait/Passé simple en F.L.E., par Christian SURCOUF
[ Article supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Résumé
L’opposition Imparfait/Passé simple (ou composé) pose des problèmes à tous les niveaux en français langue étrangère (FLE). Basée sur l’exploitation de l’image filmique, l’approche didactique proposée ici permet d’appréhender les mécanismes du passage de l’histoire au récit selon deux grands principes : le Passé simple associé au premier plan exprime la succession, l’Imparfait propre à l’arrière-plan, la simultanéité.
Mots-clés
Film, histoire, image, Imparfait, Passé composé, Passé simple, récit, simultanéité, succession
Ca va chémar en classe de langue. Le slam de Grand Corps Malade : multiculturalité, lecture à haute voix et interdisciplinarité, par Brigitte URBANO
[Revue]
Résumé : Cet article présente l’exploitation d’un document authentique, le slam Saint-Denis, pour introduire en classe de FLE une vision de la France pluriculturelle tout en tenant compte de la diversité de la langue française, de l’histoire et de la géographie. Les activités présentées s’appuient sur le Cadre européen commun de référence pour les langues et le document Développer la dimension interculturelle dans l’enseignement des langues, rédigés par le Conseil de l’Europe.
Mots clés : FLE, chanson française, France pluriculturelle, géographie, histoire, compétences générales, compétence à communiquer langagièrement, activités, lecture à haute voix
Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques, Yves Reuter (sld), par Marie-Pascale HAMEZ
[Revue]
Le Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques rassemble concepts et notions dans une quarantaine d’articles, dont la rédaction a été confiée à 5 spécialistes des sciences de l’éducation, didacticiens du français, de la physique et des mathématiques. Comme l’affirmaient Michel Caillot et Claude Raisky en 1996, « au-delà et en deçà des didactiques spécifiques, il existe bien un champ du didactique »1. Les entrées choisies ici, le confirment car elles possèdent un spectre très large et intéresseront les didacticiens de toutes les disciplines.
Introduction à la linguistique systémique fonctionnelle de l’anglais de David Banks, par Christopher GLEDHILL
[ Compte-rendu supplémentaire en accès réservé sur le site ]
Ce livre est une introduction à la grammaire fonctionnelle de Michael Halliday, appliquée à la langue anglaise. En France, Halliday est connu pour ses travaux sur l’intonation en anglais (Halliday 1967) et sur la cohésion textuelle (Halliday & Hasan 1976). Pourtant dans les pays anglophones, Halliday a fait sa réputation dans l’histoire du chinois, l’analyse de discours, la sémiotique, et la politique linguistique. Il a présenté l’ensemble de ses observations sous la forme d’une « grammaire systémique fonctionnelle » (Halliday & Matthiessen 2004). Le livre de David Banks représente une simplification de ce modèle destinée à des débutants en syntaxe au niveau universitaire ou des linguistes désireux d’adopter un système d’annotation souple et abordable.
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