Comme la tradition le veut, ce numéro étant la première livraison de notre revue pour l’année 2014, permettez-moi de vous adresser, en mon nom personnel ainsi qu’au nom de l’APLV et de son conseil d’administration, des vœux certes tardifs de nouvelle année, sous la forme d’un soutien dont vous avez bien besoin en cette période déjà avancée de l’année scolaire ou universitaire, moments où l’on prépare déjà la rentrée prochaine, avec ici ou là des remises en question de la diversité linguistique pour laquelle l’APLV mène un combat permanent au niveau national. Je ne peux que vous encourager à nous rejoindre individuellement, comme l’ont déjà fait collectivement de nombreuses associations d’enseignants dédiées à des langues vivantes étrangères ou régionales en particulier, pour renforcer sur le terrain la promotion de la diversification linguistique à tous les niveaux de l’enseignement, avec une qualité pédagogique, une cohérence entre cycles et des validations de cursus à la hauteur des enjeux. L’APLV fonctionnant en années civiles, je remercie donc à la fois les adhérents et lecteurs fidèles comme les nouveaux auxquels je souhaite la bienvenue en ce début d’année.
Grâce au lien que représente notre publication avec le plus grand nombre possible de collègues intéressés en France et à l’étranger, qu’ils soient auteurs ou lecteurs des divers dossiers thématiques publiés, notre revue, Les Langues Modernes, poursuit ses objectifs de participer à la réflexion didactique et à l’innovation pédagogique, de faire le lien entre la recherche et le terrain, d’apporter aussi des réactions et des réponses face aux défis qu’entraînent certaines politiques institutionnelles dans le domaine des langues vivantes ou a contrario l’absence de politique linguistique, au niveau régional, national et européen. Cette livraison illustre parfaitement l’ensemble de ces objectifs avec sa thématique coordonnée par notre collègue Pierre Frath, angliciste réputé, qui a toujours milité en tant qu’expert pour la promotion du plurilinguisme et le refus d’un appauvrissement linguistique réduit à l’usage universel d’une langue anglaise acculturée. De tels dossiers importants sont initiés, suivis en détail et publiés par nos collègues de la rédaction en chef qui sollicitent les coordonnateurs, les assistent, animent le comité de lecture et se chargent ensuite de la phase matérielle de publication en liaison avec la maquettiste et l’imprimeur.
Je saisis donc l’occasion de ce rappel de l’ampleur du travail éditorial pour adresser un très grand merci à notre collègue Bernard Delahousse, puisqu’il quitte sa fonction de rédacteur en chef adjoint. Son engagement continu sur de nombreuses années n’a pas été consacré seulement aux Langues Modernes, mais aussi à une publication plus concise et plus proche de l’actualité immédiate que la revue, le Polyglotte, qui a dû ensuite céder sa place aux publications numériques plus réactives que sont le site et à la lettre d’information. Bernard Delahousse a également accompli des tâches d’administration et d’animation à la présidence de la Régionale de Lille avant son extinction ainsi qu’au sein du Conseil d’administration de l’APLV. C’est donc avec la très grande reconnaissance du Conseil d’administration de l’APLV et du Comité éditorial des Langues Modernes que Bernard Delahousse prend un repos bien mérité. Son successeur sera désormais notre collègue Pascal Lenoir, dont la candidature a été retenue à l’unanimité et qui quitte donc sa fonction de Vice-président pour seconder la rédactrice en chef, Marie-Pascale Hamez.
Le début de l’année n’aura pas été de tout repos pour les collègues actifs au sein du Bureau et du Conseil d’Administration, car les petits aménagements proposés par la circulaire concernant la prochaine session du baccalauréat est très loin d’être à la hauteur des demandes présentées par de nombreux collègues de lycées suite à la session de l’an dernier, et formulées précisément lors de l’enquête lancée par l’APLV et dont les résultats avaient fait l’objet de la journée d’étude organisée dans le cadre de notre assemblée générale à l’automne dernier. Ces résultats avec leurs différentes analyses ont fait l’objet d’une mise en ligne sur notre site et d’une publication sous la forme d’un livret coordonné par notre collègue Michel Morel. Nous avons sollicité une audience au Ministère et un exemplaire de ce livret sera remis le 20 février à Madame Caroline Pascal, Doyenne de l’Inspection Générale des Langues Vivantes, en présence de Madame Isabelle Robin de la sous-direction des Lycées à la DGESCO, d’une délégation de l’APLV composée de nos collègues Françoise Du et Jean-Luc Breton ayant participé à l’analyse des résultats ainsi que de moi-même.
Cette année l’APLV a été présente sur deux salons en parallèle début février à Paris où tous les niveaux d’enseignement ont été représentés parmi les intervenants comme les auditeurs : Expolangues à la Porte de Versailles avec la désormais traditionnelle table ronde de l’APLV organisée en collaboration avec l’Etudiant et animée par Emmanuel Davidenkoff avec Sylvie Abdelgaber, Jeanny Prat, Pierre Frath et Frédéric Chotard, ainsi que l’Agora des langues organisée par la librairie des langues Attica dans ses locaux avec une table ronde sur le matériel numérique à usage pédagogique en classe de langues animée par notre collègue Jean-Yves Petitgirard, que je remercie tout particulièrement pour son investissement, et à laquelle participaient quatre de nos adhérents : Pascale Catoire, Malou Crespo, Annie Gwynn et Elisabeth Lansel.
La préparation de la rentrée et les réductions de dotations d’établissements entraînant des suppressions d’heures de cours et de postes a également soulevé dans plusieurs académies, des réactions vives de la part des collègues de collège, suite à des déclarations et circulaires académiques remettant en cause l’apprentissage de deux langues simultanément dans le cadre des classes bi langues, souvent pour des motifs d’ordre strictement financier, maquillés parfois derrière des arguments pédagogiques ou d’égalité sociale, tandis que des menaces pèsent également sur la pérennité de certaines LV2 en quatrième et troisième pour les élèves non concernés par les classes bi langues. L’APLV ayant par essence le mandat de défendre et de promouvoir toutes les langues vivantes dans un souci d’égalité républicaine sur l’ensemble du territoire ne pouvait pas ne pas réagir immédiatement ni répercuter les inquiétudes des collègues de terrain qui se sont adressés à elle, face à des décisions relevant essentiellement de l’échelon régional ou local, sans aucune concertation ni cohérence pédagogique nationale. L’APLV tient à dissiper tout malentendu éventuel par rapport à l’émotion légitime de collègues d’une langue en particulier, lorsqu’ils sont touchés de plein fouet par ces mesures, en rappelant qu’elle demande l’abandon de toutes les circulaires académiques concernées, en l’absence actuelle de véritable politique de l’enseignement des langues vivantes dans notre pays, tandis que l’obligation d’offrir aux cohortes d’élèves engagées dans un cursus d’apprentissage la poursuite et l’achèvement de ce même cursus doit être garantie. L’APLV mettra tout en œuvre avec les autres associations de linguistes pour qu’une réflexion approfondie engagée dès cette année puisse amener les responsables politiques et institutionnels à mettre enfin en place une véritable politique linguistique dans notre pays, en respectant et promouvant la diversité des langues vivantes étrangères comme régionales dans l’enseignement à tous les niveaux.
Dans cette perspective, les liens doivent être renforcés avec toutes les associations concernées d’enseignants comme de parents d’élèves, Michel Morel a ainsi représenté l’APLV à Lyon au congrès de la Société des Italianistes de l’Enseignement Supérieur (SIES), tandis que Jean-Luc Breton a participé à la matinée des adhérents de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (FCPE) des Yvelines.
En vous souhaitant une très bonne lecture de cette nouvelle livraison des Langues Modernes qui s’inscrit pleinement dans l’actualité des débats urgents en cours, je ne peux que vous inciter à participer activement aux réflexions théoriques comme aux actions de terrain que l’APLV mène pour maintenir et développer la diversité linguistique.